Mission médicalisée en Casamance 16

28 avril 2012

Jour de départ pour Nioumoune. C’est notre dernière étape. Nous y resterons jusqu’au retour en France et nous irons en étoile chaque jour dans un village différent. Demain Haer, ensuite Hitou… chaque soir, retour à Nioumoune.

La matinée se déroule calmement. Il faut ranger les tentes, le matériel, etc… et toutes les caisses seront transportées sur la tête des sénégalais mais surtout sur celles des femmes, jusqu’au rivage où les pirogues nous attendent.

A midi, repas classique : riz, poisson. Puis, vers 14 H, c’est le départ à la queue leu-leu, marche sur une piste de sable jusqu’à la rivière où on charge les pirogues avec les caisses, les malles, les sacs, les matelas et les réserves.

Départ ensuite à travers les bolongs pour 2 H de voyage. Sans histoire, le piroguier sait éviter les bancs de sable.

La petite fille va bien et on nous confirme le décès de la vieille dame.

Arrivée à Nioumoune qui est le campement de Hyacinthe et Valérie, notre quartier général en Casamance.

Ce campement avec des cases en dur est en fait un hôtel qui accueille quelques touristes en leur offrant calme, vie tranquille au bord du bolong et relation chaleureuse avec les Diolas Animistes, grâce surtout à Hyacinthe qui sait raconter la vie de ce village insulaire , loin de tout.

Il y a une salle commune et un bar avec même à certaines heures de l’électricité (produite par panneaux solaires), tandis que le réfrigérateur à gaz assure des boissons fraîches et donc de la bière fraîche ! Un vrai bonheur !

Nous installons donc notre tente qui restera en place jusqu’au départ.

Il y a aussi une salle où on peut se doucher avec l’eau du réservoir d’eau de pluie et une boite de conserves.

Demain, petit déjeuner à 6 H: il faut profiter de la marée pour prendre la pirogue à 7 H.

La nuit est agitée, car un troupeau de chèvres est venu, en pleine nuit, nous rendre visite avec force bousculade et bruit…

29 avril 2012

5 H 30 – Lever difficile après cette nuit agitée, mais on déguste un petit déjeuner de pain cuit au campement.

A 6 H 45, tout le monde est prêt pour le départ vers HAER.

La pirogue chemine dans les bolongs de plus en plus étroits mais alors que nous ne sommes pas encore au débarcadère, la marée continuant à baisser, la pirogue ne peut plus progresser. Nos accompagnants sénégalais descendent, les jambes dans la vase jusqu’aux genoux, pour pousser la pirogue. Nous descendrons de même pour progresser dans le poto-poto (la vase).

Enfin nous arrivons à HAER. On débarque les sacs et après un trajet de quelques minutes dans le sable, nous arrivons au village qui est d’une pauvreté extrême.

La case de santé est en très mauvais état: il faut voir qu’il n’y a plus d’agent de santé communautaire sur place depuis le départ de Philomène qui a pu  effectuer ses études d’infirmière à Ziguinchor, aidée par la bourse ANIMA que nous lui avons offerte. C’est devenu plutôt une cabane avec quelques tôles comme toiture ravagées lors d’une récente tornade; le tout est envahi par des colonies de chauve-souris  . Les murs sont en torchis (pisé ou banco) et le sol est à peine cimenté.

Il n’y a aucun matériel, on commence donc par tenter de trouver, dans le village, quelques chaises et une table : deux bancs en bois font l’affaire. Bien sûr, ni eau, ni lumière, mais on se débrouille. C’est un simple voilage qui sépare les deux « bureaux », mais la confidentialité n’est pas le sujet essentiel !

La dentiste (Anne) n’a pas de place. Elle s’installe donc sous un arbre, c’est aussi rudimentaire qu’à BOUNE.  J’espère que les photos que prend Michel seront bonnes, car moi je n’ai plus de batterie.

Aujourd’hui, c’est dimanche, mais on ne s’en rend pas compte. La fatigue commence à se faire ressentir : la succession des réveils précoces, la chaleur de la journée, les déplacements et le travail…

Anne, notre dentiste, a eu un vertige, les autres toussent et mouchent. Moi, en revanche, je n’ai rien de mauvais. Il y a un bon Dieu pour les crapules !

Malgré tout, on voit peu à peu un certain nombre de patients, mais la chaleur est intenable sous les tôles ondulées, mal ajustées: il faut de temps en temps sortir pour aller respirer  dans la brise et revenir affronter la chaleur (40°C sous les tôles…).

Nous décrochons vers 13 H 30 pour le traditionnel repas : riz, poisson (original !).

L’après-midi, le ciel se couvre d’un épais nuage. C’est un véritable brouillard, dû à un vent de sable de Mauritanie. Tout devient opaque et poussiéreux, mais la chaleur persiste.

Notre journée se terminera par la classique réunion de synthèse qui se tient sous l’arbre à palabre.

Une grande partie du village y assiste, on est donc assis en rond, autour du chef du village, du responsable de santé, du chef de ceci et de cela et commencent alors les remerciements d’usage. Tout d’abord, Yves  remercie le chef de nous avoir accueilli, il détaille ce que nous avons fait: médecine scolaire, médecine générale, art dentaire…. Le chef prend ensuite la parole pour remercier et passe la parole à divers responsables… !, puis les femmes prennent la parole, elles expriment les vœux du village. Ici, il n’y a pas d’infirmier. Le travail est donc de trouver un responsable de santé qui serait payé par les cotisations que le village est prêt à supporter. ANIMA a proposé depuis deux ans de soutenir la formation d’un agent de santé sans que le village parvienne à trouver un volontaire accepté par tous…

Cette cérémonie étant faite, on retourne au campement où, grâce à la marée haute, le trajet en pirogue ne dure qu’1 H ½.

A l’arrivée, on bénéficie d’une bière glacée, puis possibilité de douche africaine avec une eau claire.
Après un repas rapide, on regagne tous nos tentes. Il est 21 H et grâce au ciel, ce n’est pas mon tour de vaisselle. J’ai hâte de trouver le sommeil.

Présentation d’ANIMA sur ce blog en date du 23 décembre 2012.

 

 

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