Mission en Casamance 6

On quitte donc le poste de santé pour rejoindre la pirogue. Le vent s’est levé, et le fleuve moutonne, gare aux embruns !

Le piroguier est astucieux, il ne faut pas naviguer trop vite sinon c’est la douche. Nous arrivons sans problème au campement. On décide de rapidement se baigner avant d’aller, à tour de rôle au puits pour tirer nos seaux d’eau qui serviront de douche.

Vers 18 H 15, on est prêt au compte-rendu de la journée, chacun s’exprime et c’est un grand conciliabule (en Afrique on dit : palabre).

Ensuite repas et dodo, car le programme de demain est de retourner pour terminer les consultations à Karabane. J’ai demandé à une maman de ramener son bébé qui est atteint de « bulles », peut-être un impétigo bulleux. Je demanderai l’avis du patron car le docteur Menguy a bien l’habitude de ces lésions.

Le principe de ces consultations est le suivant : le patient règle 300 CFA (environ 0,40 euro) pour une consultation médicale,  éventuellement des soins  dentaires ainsi que  les médicaments.

Cette somme est laissée au village qui va répartir  30 % comme rémunération de l’agent de santé communautaire et de  la matrone, et le reste pour acheter les médicaments du centre.

17 avril 2012

Lever 6 H 30 – Petit déjeuner à 6 H 45.

La nuit a été, comme la veille, fraîche mais acceptable avec la polaire.

C’est étonnant comme la température peut varier entre le jour et la nuit.

Le petit déjeuner est expédié et en route pour la pirogue, direction Karabane où notre dispensaire nous attend.

La matinée voit passer son lot habituel de malades, mais rien de dramatique.

Yves et Jean, pendant ce temps, font les visites scolaires, envoient les patients atteints de caries vers la dentiste, et les bouchons de cérumen aux infirmières.

Aujourd’hui, la dentiste nous dit avoir enlevé environ 165 dents, elle a traité 20 caries. Nos petits français devraient venir ici car la sagesse, la discipline des enfants sont exemplaires, ils sont à la queue leu-leu, personne ne bronche, aucun ne pleure, même pour la piqûre d’anesthésie.

Durant la consultation, on voit deux cas particuliers : une jeune fille de 14 ans (environ) avec une grosse masse (une prune) située entre la mandibule et les dents, entraînant la déformation de l’arc dentaire. Il s’agit soit d’une tumeur à myeloplaxe, soit d’un ostéome ostéoïde, impressionnant .

Que faire ? L’envoyer à Dakar pour éventuelle chirurgie, mais qui va payer ? Question sans réponse.

Ensuite, un petit garçon victime d’une fracture ouverte du tibia, non soignée, d’où déformation en « lame de sabre » du tibia, et gare à la hanche par déséquilibre et impossibilité de poser le pied sur le sol. Il faut rétablir l’axe de sa jambe et cela ne peut être que chirurgical, et pourtantaucune solution à offrir.

Vers 14 H 30, on se décide à prendre notre repas maintenant classique : riz, poisson.

Ensuite, il faut reprendre tout le matériel et charger la pirogue pour rentrer à Diogué où nous travaillerons demain.

Nous regagnons le campement vers 18 H. Il fait trop sombre pour se baigner, on fait une rapide toilette au bord du fleuve et retour au campement pour le repas du soir : salade de pommes de terre et thon.

Au dessert, on nous propose des gâteaux à la noix de coco qu’une patiente reconnaissante a spécialement cuisiné pour nous, à titre de remerciements.

21 H – Retour à la tente et nuit sans problème.

 

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