Mission médicalisée en Basse Casamance, en janvier 2009 Chapitre 35

Le lendemain matin chacun s’activera au démontage des tentes , au rassemblement des bagages et à leur installation sur la pirogue ; puis, sur le catamaran « Coriolis », nous levons l’ancre  en saluant nos amis restés sur la berge et remontons vers le cours principal de la Casamance pour gagner tranquillement la Pointe Saint Georges. La pirogue chargée de tout notre « barda » fait un détour sur le bolong de Nioumoune pour récupérer Hyacinthe ; « Miss Terre » doit régler le foc à enrouleur qui les garde en souci et préfère rester au campement Alouga  pour ce faire.

Pointe St Georges est un petit village stratégiquement bien situé sur la rive gauche de la Casamance : le chenal praticable pour les bateaux, gros ou petits, devient très étroit et longe de fort près la berge si bien que depuis la plage on voit passer toutes les embarcations et  tous les navires qui empruntent le fleuve…

Nous nous installons autour de l’hôtel campement  en voie de délabrement ; construit par le village ce devait être une superbe réalisation avec un magnifique toit en « chapeau chinois »…Les événements de Casamance,  une attaque meurtrière du village, la crise qui en a résulté ont bloqué les travaux faute de crédits supplémentaires des banques…Cette construction pratiquement achevée voivi une dizaine d’années

66eb6888.1240558792.JPG sert de repaire aux chauve-souris et se détériore considérablement au fil de nous passages.

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Une ONG espagnole a construit plus à l’intérieur des terres une superbe et vaste maternité, pratiquement équipée, tout à fait fonctionnelle avec éclairage par panneaux solaires et batteries : Elisabeth , la matrone, nous confirme que cette splendide structure ne sert à rien ; deux accouchements en deux ans qui se sont déroulés en brousse et même pas à la maternité !…Les femmes préfèrent profiter des pirogues de passage , faciles à arrêter, pour se rendre accoucher à Ziguinchor et elles ont bien sûr raison en ce qui concerne leur sécurité et celle de leur enfant ; et de plus sur ce village la « planification » est importante : le planning familial entre, en effet, dans les mœurs pour permettre un espacement des naissances ; jusque maintenant celui-ci n’était réalisé que pendant l’allaitement et on sait combien cette pratique reste aléatoire après les premiers mois de la lactation en raison d’un phénomène d’échappement du blocage ovarien.

Une petite case de santé a aussi  été construite par l’ONG espagnole. Elle est trop exiguë pour que nous puissions nous y installer et nous préférons donc rester près de la plage ; nous pouvons occuper quelques pièces encore correctes pour nos consultations cependant que le grand bar central ouvert vers le fleuve accueille la pharmacie fort à l’aise dans de tels locaux et aussi les infirmières.

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Depuis l’attaque sur Diogué voici quinze jours le détachement militaire a été renforcé. Nous rendons visite à l’officier chef du détachement qui nous reçoit fort « civilement » et nous confirme qu’il demande à son infirmier de venir se mettre à notre disposition pour travailler à nos côtés.

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