Le jour suivant alors que le jour n’est pas encore levé, je viens prendre, comme chaque matin, mon thé auprès de nos intendants lève-tôt eux aussi, qui s’affairent à préparer le petit déjeuner de l’équipe. Hyacinthe reçoit juste à cet instant un appel téléphonique: son frère François vient de mourir quelques jours seulement après ma visite à son chevet ; Hyacinthe ne pourra donc pas nous accompagner à Kouba et gagne Ziguinchor où se réunira toute la famille autour du défunt.
Pour l’équipe le travail se poursuit à Nioumoune.
Nous assurerons outre les consultations de médecine générale à la maternité, les soins dentaires au poste de santé cependant que Jean cherchera à s’isoler pour pouvoir examiner dans le silence les porteurs de troubles auditifs. Il va ainsi appareiller l’instituteur à qui il avait remis en octobre un amplificateur, très performant d’ailleurs! L’enseignant se sépare vraiment à regrets de cet appareillage et fera même intervenir son directeur pour essayer de le conserver (la peur de la panne!…) tout en disposant pourtant des deux appareils adaptés par Jean à ses oreilles!
Il faudra parlementer longuement pour lui expliquer que cet appareillage va justement servir à la prise en charge d’une petite Hannah en attendant un dispositif plus adapté pour elle. Magali, orthophoniste à Marseille vient passer quelques mois en Casamance. Elle nous avait rendu visite fin décembre à Nyons, au Préau des Arts, pour proposer ses services et nous nous étions entendus pour qu’elle vienne depuis Karabane s’occuper de la petite Lucie ainsi que cette nouvelle patiente, atteinte elle aussi d’une surdité importante avec mutité. Il est convenu qu’Emeline, une de nos trois infirmières, qui a décidé de rester à Nioumoune en attendant le retour de la prochaine mission médicale en mars prochain veillera, elle aussi, sur ces deux enfants; puisque Magali ne viendra qu’une seule fois par semaine depuis Karabane où elle s’installe provisoirement.
Magali en bleu
Anima remboursera bien sûr les frais de traversée du fleuve afin de permettre une prise en charge plus efficace et, pour tout dire, vraiment inespérée des ces enfants sourds, même si nous savons que c’est dans la durée que pourront s’améliorer ces enfants.
Pendant ce temps le petit Keziah, fils de Hyacinthe et de Valérie, explore le domaine et cherche à sortir du campement, attiré par les vaches alentour: Mais que de dangers tout autour…le bolong n’est pas bien loin et une surveillance de tous les instants est indispensable.