Médecine générale en compagnonnage au Mali chapitre 7

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Tout comme le téléphone portable la télévision est bien présente désormais en plein coeur du Sahel…Depuis qu' »Orange » s’est investi, au Mali  comme au Sénégal, le téléphone portable s’est developpé et c’est l’une des choses les plus frappantes que d’en constater l’essor  rapide! Désormais, lors de nos consultations, il ne faut plus s’étonner d’être interrompu par une sonnerie et une communication téléphonique adressée à notre patient! Quant à la télévision  elle nous aura permis de passer quelques soirées  à suivre les matchs de la coupe des champions! Nos amis africains connaissent tout du football, des clubs européens et des joueurs! Beaucoup arborent fièrement le maillot de leur idole! Le neveu de Diarra, le gardien du CSCOM, porte avec ses quatre ans celui de Messi, la jeune vedette du football argentin, fort adulée ici…

Le reste des programmes ne m’a pas semblé des plus attrayants et je préfère me retirer pour quelques lectures. Une biographie de Saint-Ex par Pauil Webster laissée là par un précédent missionnaire m’occupe un bon moment: j’avais failli acheter ce bouquin dans une brocante quelques jours avant de partir au Mali et suis surpris de le découvrir ainsi à ma portée!

Puis je m’attarde longuement, prenant tout mon temps pour lire « Ce peu de bruits » et y revenir longuement. Philippe Jaccotet demeure près de Nyons dans cette superbe petite ville de Grignan; j’ai  trouvé son dernier ouvrage qui venait juste de paraître quelques jours avant de m’envoler pour le désert. Réflexions pudiques d’un poète discret et précieux sur la vie qui va, qui s’en va, troublées par la  disparition d’êtres chers sans pourtant, malgré les doutes et un zeste d’amertume de la vieillesse, renoncer à s’extasier devant la beauté d’un coucher de soileil ou la délicatesse d’une pivoine éphémère.Il écrit longuement sur les derniers jours de Kafka et cite ces mots, émouvants d’ultime pitié, griffonnés par un homme aphasique, ne parvenant plus à s’exprimer par la parole  » Mets-moi un instant la main sur le front pour me donner du courage ».

 

Ce matin, à la porte j’attends l’arrivée du chauffeur; Mody tarde à venir; la chaleur du matin s’amplifie et dépassera tout à l’heure les 42 °C. J’observe à quelques mètres de moi, en pleine piste, un singulier combats de coqs: un coq blanc fait face à une grosse pintade grise, tachetée de blanc qui l’affronte sans que tous deux se soucient des petites charrettes tirées par des ânes qui défilent devant eux; deux enfants de trois ou quatre ans, l’un tout de bleu vétu, l’autre de blanc jouent dans une grande boite en carton et s’affairent à je ne sais quel inventaire.

Notre gardien passe une bonne partie de son temps à nous préparer longuement, selon un immuable cérémonial, le thé africain; il emplit, à petits verres, la minuscule théière contenant le thé  vert et le sucre en poudre, rajoute quand il en a trouvé quelques feuilles de menthe et la met à chauffer interminablement sur  du charbon de bois, vidant sans cesse la boisson dans les petits verres et les reversant à nouveau dans la théiere et ainsi de suite pour aérer le thé qui en devient mousseux; trois verres seront ainsi préparés pour chacun des convives, de moins en moins corsés puique l’on  ne renouvelle pas  les feuilles de thé. Agréable boisson tonifiante en diable mais bien trop sucrée à mon goût…


 


  

 

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