Un médecin humanitaire sous la coupole

Jean-Christophe Rufin, médecin neurologue, s’est engagé au sein de MSF (Médecins sans Frontières) puis d’ « Action contre la faim » qu’il a présidé.

Il vient d’être élu  au fauteuil d’Henri Troyat à l’Académie française. Ainsi qu’il le raconte dans son dernier ouvrage « Un léopard sur le garrot, chroniques d’un médecin nomade », il est  médecin mais il est devenu écrivain à part entière et a obtenu en 2001 la consécration du prix Goncourt pour Rouge Brésil.

Depuis Août 2007 il est  ambassadeur à Dakar, troisième plus importante ambassade de France sur la planète.

Nous le félicitons.

Fin mars 2008 de passage à Dakar j’écrivais dans mon journal ces quelques lignes:

« En ce dernier jour du mois de Mars, nous sommes en escale à Dakar, attendant de nous envoler dans la nuit vers la France. Nous nous sommes échappés de l’aéroport tout proche, laissant nos sacs et bagages à la consigne, pour venir passer la journée dans un petit hôtel-restaurant ,ouvert sur une plage de la côte ouest ; nous n’aurons pas ainsi à supporter  les encombrements, la pollution ainsi que le brouhaha de la ville.

 Depuis plusieurs jours, le ciel et le paysage sont cachés par une brume bien inhabituelle qui a même empêché l’avion Ziguinchor-Dakar d’accomplir ses rotations ; sur la Mauritanie, plus au nord, souffle l’harmattan qui soulève le sable du désert et voile entièrement le ciel ; heureusement ,ce matin , une amélioration du temps nous a permis de quitter la Casamance où notre équipe ANIMA vient de passer presque un mois en mission médicalisée itinérante sur les îles de Nioumoune d’une part et  Blisse et Karone d’autre  part.

Sur la terrasse de l’hôtel, bordée par les rochers noirs de la plage, je me suis  reposé quelques instants sur un hamac en fermant les yeux pour écouter le grondement incessant de l’océan puis me suis mis à lire le bouquin que Dominique m’a prêté ; je lève, de temps en temps, les yeux  pour contempler longuement la mer. L’horizon s’estompe dans la brume sous le ciel assombri; la houle accourt interminablement depuis cette imprécise limite en  longs rouleaux gris, déferlant tout en blanchissant  et se brise pour venir mourir enfin sur la plage et les rochers sombres en une eau gris-vert.

Face à l’océan qui gronde interminablement, sans jamais une syncope, je lis, je dévore le dernier livre de J. Christophe Rufin « Un léopard sur le garrot, chroniques d’un médecin nomade ». Celui qui est pour l’heure ambassadeur, à Dakar justement, me prend littéralement à la gorge et  je n’arrive pas à me détacher, parvenant à terminer la lecture de ce livre avant le repas du soir. Tout comme pour l’écrivain, ce confrère qui proclame dans l’introduction de ces chroniques « La médecine est la vie, ma vie, toute la vie » je ressens profondément cette évidence : pour moi aussi, la médecine aura été ma vie et continuera comme depuis mon enfance à être « toute la vie »… »

 

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