Le 21 Avril je quitte, une fois encore, Nyons pour une nouvelle mission, au Mali cette fois, mission toute différente de celles que nous menons en Casamance avec ANIMA. J’interviens cette fois comme membre de SMARA. : Santé Mali Rhône-Alpes qui oeuvre au Mali depuis plus de vingt ans.
Dans les années 1983 où la sécheresse s’est abattue dramatiquement sur cette partie du Sahel, la région Rhône-Alpes s’est employée, par l’intermédiaire du Comité de Léré, à remettre en eaux depuis le fleuve Niger les lacs Tanga et Kabara ; il a fallu désensabler les canaux d’alimentation. SMARA vit alors le jour pour prendre la suite dans le domaine médical puisque l’eau revenue permettait le retour d’une population qui avait déserté les lieux.
C’est ainsi que les Peulhs, éleveurs itinérants, sont arrivés, conduisant vers les abreuvoirs leurs troupeaux de vaches à bosse, de moutons, de chèvres ; les poissons, remontés depuis le fleuve, ont redonné vie aux lacs où sont venus s’installer pour leurs activités traditionnelles de pêche les Bozos ; les Touaregs accompagnés de ceux qui furent leurs esclaves les Bellas se sont sédentarises comme éleveurs ou même cultivateurs dans la zone abandonnant aux factions plus proches de Tombouctou les grandes méharées vers Taoudenni où l’on récupère encore les grandes plaques de sel gemme que les chameaux (dromadaires en l’occurrence) apporteront sur la cité mystérieuse pour que les camionneurs assurent ensuite la distribution sur les grands marchés de la région. Les Songhaïs ne quittent pas les rives des lacs ou du Niger pour cultiver traditionnellement le mil comme ils l’ont toujours pratiqué.
SMARA décida alors avec la région Rhône Alpes et celle de Tombouctou de créer un centre de santé communautaire dans la région des Lacs et c’est la commune de Dianké, forte de 24 villages qui fut choisie finalement pour cette implantation.