Mars 2008 Mission médicalisée en Casamance Chapitre 11

Longue traversée de la mangrove. L’île de Katy se dessine devant nous. Nous avions projeté d’y passer le prochain dimanche en touristes mais nous nous rendons compte en calculant les heures de la marée que cela ne va pas être possible et que nous devrons renoncer à ce bucolique projet…Tant pis, nous disons-nous, puisque l’océan est là tout proche comme en témoigne la brise marine bien établie qui nous apporte comme les senteurs du large, tant pis nous pourrons certainement gagner à pieds une plage pour aller nous baigner dans l’Atlantique et regarder vers l’ouest où tout là-bas l’océan borde l’Amérique du Sud et tout particulièrement le Brésil…

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Le débarcadère se trouve vraiment éloigné du village de Saloulou ce qui ne va pas faciliter le transport de nos nombreuses cantines, cartons et de tous nos bagages, transport que viennent assurer les femmes et les enfants sans que les hommes du village viennent leur prêter main forte sauf Blaise le directeur de l’école et Olivier l’agent de santé local ; cela nous choque beaucoup d’autant que les jeunes semblent rassemblés autour de la télévision ou de la sono et que pas un événement important ne se déroule à l’instant pouvant justifier en partie un tel engouement et cette inertie à aider à notre débarquement.

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Anne nous avait mis en garde contre la saleté du village. Un réel effort a été fait pour nettoyer non pas les abords du village mais les alentours de la case de santé et l’artère principale du village. De nombreux tas de détritus et de plastique brûlent encore en nous enfumant quelque peu. Derrière la case de santé un grand espace sous les palmiers rogniers nous semble des plus favorables à l’implantation de nos tentes. Quelques enfants sous la direction de Olivier s’affairent pour dégager d’abord la place et ratisser feuilles mortes, branches cassées et palmes tombées permettant à notre campement de s’établir. Dominique que je connaissais depuis longtemps mais uniquement sur un plan professionnel et que je découvre seulement maintenant comme si disponible, si avenant et si compétent dormira avec moi à la case de santé.

 

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Saloulou nous surprend par le nombre d’animaux en vadrouille en particulier au petit matin…Coqs « en pagaille » qui perturbent nos fins de nuits dès 4heures du matin en chantant à tue-tête et en se répondant fort agressivement ; à celui qui chantera le plus fort et le plus souvent ! Dans le jardinet qui jouxte la case de santé je dénombre pas moins de sept coqs et il doit en être de même pour chacune des habitations alentour. Les cochons sauvages parcourent inlassablement leur territoire, c’est-à-dire, il faut bien le dire, tout le village, par petites bandes de cinq ou six grognant sourdement pour se disputer les quelques restes d’aliments qu’ils retrouvent ; se poussant du groin ils cherchent le long des racines de chiendent qui couvre largement le sable de petits tubercules dont ils sont des plus friands…Le dominant de la troupe fait régner sa suprématie en agressant dans un grondement dissuasif ses congénères qui battent en retraite sans opposer la moindre résistance…Les chèvres abondent également curieuses de tout et surtout de ce que recèlent nos tentes, en particulier de celle qui abrite nos provisions ! Quelques boucs en rut pourchassent sans cesse les femelles en geignant misérablement à longueur de temps comme des bébés éplorés !…Les vautours se montrent plus discrets et plus distants ; les chauves-souris produisent à la tombée de la nuit et au petit matin un bref couinement presque métallique ; les tourterelles n’arrêtent pas de roucouler inlassable

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