Les 26 chapitres antérieurs se trouvent sous celui-ci en ordre inverse
Mardi 30 Janvier
Nouvelle journée de travail soutenu; nous parviendrons Mireille et moi à recevoir tous les patients de médecine générale! Pari tenu vis-à-vis du comité de santé qui nous demandait la veille, tout comme à Diogué, de rester plus longtemps. Certes cela aurait peut-être permis aux dentistes de finir leur travail mais rien n’est moins certain: les patients affluent des villages voisins, et même de Ziguinchor, pour faire soigner à bon prix leurs dents « gâtées » …et le travail n’aurait pas cessé tant les besoins sont immenses.
salle d’attente
Bernardin me montre un enfant qui présente probablement une fluorose dentaire; il vit à Bandiatte; j’ai lu quelque part que les eaux de Casamance pouvaient être lourdement chargées en fluor; il conviendra d’essayer d’approfondir la chose.
éducation sanitaire et surtout dentaire
Béatrice n’a pu consulter en si peu de temps tous les enfants mais les instituteurs ont présenté tous les élèves qui ne semblaient pas en parfaite santé et qui ont pu donc être examinés.
En fin d’après-midi Maurice et Monique ont organisé, tout comme à Hillol, un match de foot entre Bandial et Séleki qui l’emporte sous les fervents applaudissements des supporters fort nombreux autour du terrain caillouteux! Le brouhaha me fait sortir du cabinet de consultation pour tempérer les ardeurs et surtout le bruit mais bien difficile de refréner l’enthousiasme des enfants et des supportrices déchaînées! Vainqueurs et vaincus reçoivent un ballon tout neuf que l’institeur va conserver pour les matchs officiels.
Le soir après le repas nous tenons une réunion, toujours chez Aïda, avec quelques villageois soucieux de la bonne marche des affaires de Bandial et avec le comité de santé en présence de tous nos interprètes et de en particulier de Bruno qui nous représente au village. Mise au point sur la nécessité d’ouvrir la case de santé en installant l’agent de santé, ce qui n’a pas été fait à la fin de sa formation. Nous aurons reçu dans la journée la visite, en « supervison » de Binta, l’infirmière responsable, chef de poste à Séléki, accompagnée d’une « toubab » (européenne) « Volontaire du Progrès » venue passer deux ans ici. Nous aurons ainsi pu discuter opportunément de la formation de l’agent de santé, sans doute pas encore suffisante, mais qui sera à développer sur le terrain pour permettre à Pierre-Marie une fois à l’oeuvre de progresser rapidement.
La case de santé et maternité
Nous insistons sur le contrat qui lie le village à ANIMA: toute la recette de notre passage doit être investie sur la case de santé et en particulier dans l’achat de médicaments pour assurer le « turn-over » et permettre un approvisionnement permanent en produits de première nécessité. Ceci n’a pas été fait au prétexte qu’il n’y a pas encore de présence effective de soignant et que, surtout, cet argent a servi à financer notre accueil et en particulier les repas que nous préparent à midi les cuisinières du village et ce à des prix de revient qui nous sidèrent. Je suis bien sûr fort réticent à l’idée de mettre à contribution les finances du village…mais les autres comités de santé se sont arrangés pour qu’une minime contribution soit demandée à tous et permette un accueil correct sans gaspillages. Notre propre intendance nous assure la prise en charge des petits déjeuners et repas du soir ainsi que les repas de midi lorsque nous ne travaillons pas au village. Nous comprendrions très bien que l’on nous fasse part de difficultés à organiser notre venue et verrions comment prendre en charge ces frais mais ne pouvons accepter que l’argent ainsi récolté, destiné à améliorer la santé des villageois tout en vivifiant la case de santé, soit ainsi dilapidé.
Réunion le soir
Le message est passé, semble-t-il, et nous nous quittons en bons amis sous la pleine lune…