Dans le village de Nioumoune nous sommes allés nous recueillir sur la tombe de la Reine de Nioumoune décédée l’année dernière (voir notre article du 6 juin 2015). Près du bois sacré des femmes où se tiennent les réunions des femmes du village pour des rites animistes, une modeste tombe de terre sans aucun signe distinctif . En cheminant vers le poste de santé, on passe devant cette modeste sépulture qui passe inaperçue.
Chemin faisant nous arrivons devant une ruelle étroite où demeure avec ses parents cette enfant dont nous avons déjà conté l’histoire et que nous avons de présenter comme la petite Angélique. Cette dernière sort justement de son domicile, une longue baguette fine à la main; elle balaie l’espace devant elle pour se guider du haut de ses trois ans et se dirige sans hésiter vers une autre maison à une dizaine de mètres de là: elle est aveugle, atteinte d’un glaucome congénital qui n’a pu être exploré à Dakar: ses parents, des plus réticents, ne l’ont finalement pas conduite au rendez-vous que nous lui avons pris pour un examen sous anesthésie générale afin de pouvoir proposer peut-être une solution à cette maladie , non détectée hélas, à la naissance…Nous avions pourtant proposé la prise en charge de son transport jusqu’à l’hôpital à Dakar…Je me sens désemparé devant le spectacle poignant de cette gamine qui trouve ainsi sa route.
Nous poursuivons jusqu’à la demeure de la Reine et trouvons sa fille qui nous fait entrer dans la chambre où elle est décédée et où nous avions coutume de venir la saluer à chacun de nos passages. Devant la maison, à côté de l’entrée , ossements , crânes et cornes de taureaux ou de crocodiles dans un bas en ciment, reliquaire étrange devant lequel les parents viennent faire consacrer leurs enfants…
c’est vraiment malheureux !