Geneviève CALAME-GRIAULE

Le quotidien « LE MONDE « , daté du 13 septembre, nous livre en un long article la biographie de Geneviève Calame-Griaule récemment disparue à l’âge de 88 ans.

ÉRIC JOLLY (CNRS, Centre d’Études des Mondes Africains)  présente cette femme généreuse et enthousiaste:

« Elle fut l’une des fondatrices de l’ethnolinguistique française grâce à ses travaux novateurs sur les relations entre langage, culture et société, au Mali et au Niger.

Par ses publications, ses enseignements et ses responsabilités institutionnelles ou éditoriales, elle a aussi largement contribué à l’essor des recherches sur la littérature orale et au regain d’intérêt pour les contes, qu’ils soient africains ou européens.

Son père est le célèbre ethnologue Marcel Griaule, titulaire de la première chaire d’ethnologie en 1942 et ethnographe des mythes Dogon jusqu’à sa disparition en 1956″: son  « Dieu d’eau » est l’ouvrage qui le fera connaître du grand public.

Il l’incite dès l’âge de 8 ans à suivre ses traces!

Après un séjour avec lui au Mali, elle entre au CNRS après deux diplômes de langue arabe et une agrégation de grammaire. Sa thèse intitulée « Ethnologie et langage. La parole chez les Dogon » examine à la fois les mécanismes d’apprentissage linguistique, les représentations locales de la parole, la structure des contes et surtout les effets de sens ou d’émotion produits par les situations discursives et les procédés stylistiques.

Outre ses nombreuses publications consacrées à l’analyse des contes trois livres illustrent son parcours: Des cauris au marché en 1987, Contes tendres, contes cruels du Sahel nigérien en 2002 et Contes dogon du Mali en 2006…

Les « graines de parole » qu’elle a semées sont toujours fécondes. »

Les Dogon, pour rendre hommage à son père, avaient organisé après son décès une cérémonie funéraire comme pour l’un des leurs: un mannequin représentant le défunt a été inhumé dans une grotte (au dessus du barrage construit à son instigation pour faciliter la culture des oignons). Lors de la cérémonie funéraire et conformément à la tradition il fallait détruire symboliquement un objet de travail représentatif et c’est ainsi qu’avait été brisé un crayon. Les Dogon avaient  pu voir l’ethnologue écrire et dessiner, le crayon toujours en main…

Une cérémonie funéraire sera certainement célébrée pour Geneviève Calame-Griaule à Sangha sur la falaise du Pays Dogon.

Présentation de notre association à la date du 21 décembre sur ce blog.

 

 

 

 

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