CLutte contre les HÉPATITES en Afrique: CONSENSUS de DAKAR

CONFERENCE INTERNATIONALE DES ACTEURS DE LUTTE CONTRE LES
HEPATITES EN AFRIQUE
LE CONSENSUS DE DAKAR
Nous, participants à la conférence internationale des Acteurs de lutte contre les hépatites en
Afrique, réunis du 20 au 22 Juillet 2013 à Dakar, à l’initiative du Ministère de la Santé et de
l’Action Sociale de la République du Sénégal, dans le cadre de l’Initiative Panafricaine de
lutte contre les hépatites mise en place suite à l’appel de Dakar en Juillet 2011;
Tenant compte du fait que 150 millions de personnes sur le continent africain vivent avec
une forme chronique d’hépatite B et/ou C, avec un risque d’évoluer vers la cirrhose et le
cancer du foie;
Tenant compte du fait que 80% des cancers du foie sur notre continent sont dus aux virus des
hépatites et que le cancer du foie est un des premiers cancers de l’homme sur notre continent;
Conscients de la gravité des hépatites virales en tant que problème de santé publique en
Afrique et de la nécessité d’engager nos décideurs ainsi que toutes les parties prenantes dans
la lutte contre les hépatites;
Préoccupés par le calendrier vaccinal inadapté pour la prévention de la transmission mèreenfant
du virus de l’hépatite B dans la quasi-totalité des pays africains, et le manque de
moyens pour une prise en charge convenable des porteurs chroniques du VHB et du VHC;
Conscients de la nécessité d’une approche intégrée pour lutter efficacement contre ces
pathologies, et d’une mutualisation des moyens;
Conscients de la nécessité d’adopter une approche régionale pour développer des stratégies
pertinentes de lutte contre les hépatites B et C, améliorer les outils diagnostiques et offrir des
programmes de traitement appropriés aux malades, dans tous les pays africains;
Conscients du manque de ressources financières en faveur de la lutte contre les hépatites
virales;
Recommandons :

Dans le domaine de la vaccination :
· Rendre effective la vaccination contre l’hépatite B à la naissance dans les 24
premières heures;
· Procéder au dépistage et si nécessaire vacciner en fonction des résultats du dépistage
les groupes à comportements ou pratiques à risque (des personnels de santé y compris
ceux qui sont en cours de formation, des militaires, des paramilitaires, des enfants
vivant en communauté, des usagers de drogues, des populations carcérales, des
hémodialysés….);
· Assurer la vaccination des donneurs volontaires de sang séronégatifs pour l’hépatite B
lors du premier don;
· Mettre en place une prophylaxie vaccinale post exposition à l’hépatite B, après
dépistage;
· Assurer le rattrapage de la vaccination des enfants ayant échappé à une vaccination
préalable, après dépistage.
Dans le domaine de la prévention :
· Dépister sur l’ensemble des poches de sang au moins les 4 marqueurs (AgHBs, Ac anti
VHC, Ac anti VIH, sérologie de la syphilis) pour assurer la sécurité transfusionnelle;
· Mettre en place des procédures standards de prise en charge des accidents par
exposition au sang par rapport au risque d’hépatite B et C;
· Renforcer les précautions universelles d’hygiène dans les procédures de soins;
· Renforcer l’Information, l’Education et la Communication sur les facteurs de risque
pour la transmission des virus des hépatites et les pratiques à risque auprès des
personnels de santé;
· Promouvoir l’information sur les hépatites virales auprès du grand public.

Dans le domaine du dépistage :
· Faire homologuer les outils de dépistage avant leur autorisation dans le pays;
· Mettre en place des procédures de contrôle de qualité des tests utilisés;
· Entreprendre un dépistage systématique de l’AgHBs chez les femmes enceintes et
adapter la prise en charge en fonction du résultat;
· Encourager le dépistage prénuptial des hépatites virales B et C;
· Encourager le dépistage des hépatites virales B et C des groupes à comportements ou
pratiques à risque.
Dans le domaine du traitement :
· Appliquer les recommandations des consensus internationaux en vigueur dans
l’attente des recommandations spécifiques africaines;
· Promouvoir les études permettant de formuler des recommandations adaptées au
contexte africain;
· Mettre en place un système de pharmacovigilance pour l’évaluation des molécules
utilisées dans les différents pays;
· Mettre en place des groupes de réflexion pour la formalisation des protocoles de
sélection des personnes éligibles au traitement et s’assurer qu’ils ne sont pas
discriminants sur le plan économique;
· Mettre en place des processus d’éducation thérapeutique pour les patients.
Dans le domaine de l’épidémiologie :
· Intégrer dans les Enquêtes Démographie et Santé et/ou les enquêtes nationales VIH,
un volet hépatites virales;
· Identifier à partir des enquêtes épidémiologiques les groupes à risque d’hépatite B ou
C;

· Mettre en place un système national de surveillance des hépatites basé sur l’activité
des laboratoires;
· Notifier les cas de carcinomes hépatocellulaires dans le système national
d’information sanitaire.
Dans le domaine de l’organisation et de la mobilisation des ressources :
· Identifier et utiliser les mécanismes innovants nationaux et internationaux pour
financer la lutte contre les hépatites virales;
· Créer une structure nationale de lutte contre les hépatites ou au minimum nommer un
responsable officiellement en charge de la lutte contre les hépatites;
· Elaborer et mettre en oeuvre un plan national de lutte contre les hépatites;
· Mettre en place un cadre de concertation entre toutes les parties prenantes dans la lutte
contre les hépatites virales;
· Promouvoir la recherche sur les hépatites virales et renforcer les coopérations
régionales dans ce domaine;
· Développer la communication dans le but de promouvoir les activités du programme
de lutte contre les hépatites virales et la mobilisation des ressources;
· Renforcer les capacités technique et managériale du personnel médical et paramédical
en matière de lutte contre les hépatites virales;
· Mettre en place des mécanismes régionaux de négociation auprès des firmes
pharmaceutiques et des laboratoires pour la maitrise des coûts de dépistage et de
traitement afin de faciliter l’accès des patients au diagnostic et au traitement;
· Encourager les états à célébrer la journée mondiale de lutte contre les hépatites virales,
décrétée par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Présentation de notre association ANIMA en date du 21 décembre 2012 sur ce blog

Comments

  1. L¹OMS exhorte les gouvernements à agir contre l¹hépatite
    Journée mondiale de l¹hépatite 2013
    Communiqué de presse

    24 JUILLET 2013 | GENÈVE – À l¹occasion de la Journée mondiale de
    l¹hépatite (28 juillet), l¹Organisation mondiale de la Santé (OMS) exhorte
    les gouvernements à prendre des mesures contre les cinq virus de
    l¹hépatite qui provoquent des infections graves du foie et font 1,4
    million de morts chaque année. Certains de ces virus, surtout les types B
    et C, sont aussi la cause de maladies chroniques débilitantes comme le
    cancer et la cirrhose du foie, à quoi s¹ajoutent une perte de revenu et
    d¹importants frais médicaux pour des centaines de millions de personnes
    dans le monde.
    On parle d¹«épidémie silencieuse» à propos de l¹hépatite virale car la
    plupart des porteurs ignorent qu¹ils sont atteints et l¹infection évolue
    lentement, pendant plusieurs dizaines d¹années, en maladie du foie. Nombre
    de pays ne mesurent que maintenant le fardeau que représente la maladie et
    cherchent des solutions pour y faire face.
    «Le fait que beaucoup d¹infections par les virus de l¹hépatite B et C
    soient silencieuses et ne causent aucun symptôme avant que le foie ne soit
    gravement atteint rend d¹autant plus urgent l¹accès universel à la
    vaccination, au dépistage, au diagnostic et au traitement antiviral»,
    commente le Dr Keiji Fukuda, Sous-Directeur général de l¹OMS chargé du
    Groupe Sécurité sanitaire et environnement.

    Cette année, en prévision de la Journée mondiale de l¹hépatite,
    l¹Organisation publie sous le titreWHO Global policy report on the
    prevention and control of viral hepatitis in WHO Member States[Rapport sur
    la politique mondiale en matière de prévention et de lutte contre
    l’hépatite virale dans les États Membres de l’OMS] sa toute première
    enquête sur l¹hépatite dans 126 pays.

    Ce rapport met en lumière les expériences concluantes et les lacunes au
    niveau des pays dans quatre domaines prioritaires: sensibilisation,
    données sur lesquelles fonder l¹action, prévention de la transmission, et
    dépistage, soins et traitement.
    D¹après les résultats de cette enquête, 37% des pays appliquent une
    stratégie nationale contre l¹hépatite virale, mais il faut faire davantage
    d¹efforts en matière de traitement. Il ressort également que si la plupart
    des pays (82%) ont mis en place des programmes de surveillance de
    l¹hépatite, la moitié d¹entre eux seulement incluent dans ces programmes
    la surveillance des hépatites chroniques B et C, pourtant à l¹origine de
    la plupart des pathologies graves et des décès.
    «Bon nombre des mesures indispensables pour éviter la propagation de
    l¹hépatite virale peuvent être mises en place dès à présent et permettront
    d¹éviter à l¹avenir le coût économique important du traitement et de
    l¹hospitalisation des patients», estime le Dr Sylvie Briand, Directeur du
    Département Pandémies et épidémies de l¹OMS. «Les résultats soulignent le
    travail important que font les gouvernements pour juguler l¹hépatite en
    appliquant les politiques et les mesures recommandées par l¹OMS.»

    L¹Assemblée mondiale de la Santé a officiellement reconnu la gravité du
    problème de l¹hépatite en 2010 quand elle a adopté sa première résolution
    sur l¹hépatite virale et appelé de ses v¦ux une approche globale de la
    prévention et de la lutte, suscitant une prise de conscience qui a poussé
    davantage de gouvernements à combattre la maladie. Répondant à cet appel,
    l¹OMS a entrepris de collaborer étroitement avec les pays et avec ses
    partenaires pour prendre des mesures vigoureuses au niveau mondial. De ce
    fait, comme l¹indique le nouveau rapport, 38% des pays marquent la Journée
    mondiale de l¹hépatite (manifestation annuelle créée en 2010), et
    davantage encore devraient s¹y associer cette année.

    En plus de collaborer étroitement avec les pays, l¹OMS s¹emploie à créer
    des réseaux et des mécanismes qui produisent des résultats. Elle étudie
    avec les organismes de financement internationaux les moyens d¹inclure
    l¹hépatite dans leur programme d¹activités actuel. En juin 2013, l¹OMS a
    créé le Réseau mondial de l¹hépatite, dans le but notamment de seconder
    les pays dans la planification et la mise en ¦uvre de plans et de
    programmes contre l¹hépatite virale.

    L¹OMS est en train de mettre au point de nouvelles lignes directrices en
    matière de dépistage, de prise en charge et de traitement de l¹hépatite C,
    qui comprendront des recommandations dans sept domaines clés tels que les
    méthodes de test, les interventions comportementales (diminution de la
    consommation d¹alcool), les méthodes atraumatiques de mise en évidence de
    la fibrose hépatique et la sélection d¹associations médicamenteuses contre
    l¹hépatite C.

    «De nouveaux médicaments plus efficaces pour prévenir l¹évolution des
    hépatites chroniques B et C sont en cours d¹élaboration. Mais ils seront
    coûteux et le traitement nécessitera une surveillance au moyen de tests de
    laboratoire très élaborés. Pour guérir l¹hépatite et limiter la
    propagation de ces virus, les médicaments doivent devenir plus
    accessibles», estime le Dr Stefan Wiktor, Responsable au Programme mondial
    OMS de lutte contre l¹hépatite.

    La suite et le rapport sont ici :
    http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2013/hepatitis_threat_20130724
    /fr/index.html

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