Lutte contre le Paludisme: « Roll Back Malaria »

Depuis onze mois, plusieurs fois nous vous avons fait part de l’espoir raisonnable de pouvoir éradiquer le PALUDISME…

Le site ReMed nous fait part de ce Communiqué de presse: 12 septembre 2011

Le partenariat « Roll Back Malaria » (« Faire reculer le Paludisme ») annonce des résultats record et prévoit une quasi-disparition des décès dus au paludisme au cours des prochaines années si les efforts sont maintenus.

Ces dix dernières années, l’action mondiale de lutte contre le paludisme,
 a réduit le nombre de décès de plus d’un tiers, permettant de sauver 1,1
million de vies en Afrique subsaharienne.

Paris, Londres, 12 septembre 2011 –Le rapport publié aujourd’hui par le
Partenariat « Roll Back Malaria » (RBM) constate qu’au cours des dix
dernières années, le monde a fait considérablement reculer le paludisme, ce
qui permet d’entrevoir avec un optimisme accru la fin de la maladie. Selon
le rapport «Faire reculer le paludisme : Une décennie de partenariat et de
résultats », la baisse du nombre de décès dus au paludisme dans le monde est
estimée à 38%, en raison, notamment, d’une réduction du nombre de cas d’au
moins 50% dans 43 pays (dont 11 pays africains). Cette réduction a permis
d’inverser la tendance de la décennie précédente et a eu pour effet de
sauver plus d’un million de vies.

« On a rarement vu une initiative de santé publique apporter un tel retour
sur investissement. Grâce aux efforts fournis par le partenariat « Roll Back
Malaria » cette dernière décennie, nous disposons d’une base solide qui
permettra aux communautés et aux pays touchés d’obtenir des résultats
meilleurs encore au cours des années à venir », a déclaré Ban Ki Moon, le
Secrétaire général des Nations Unies.

Environ USD 5 milliards ont été mobilisés pendant cette période, ce qui a
permis d’augmenter la couverture pour toutes les interventions prévenant et
traitant le paludisme, en particulier les moustiquaires imprégnées
d’insecticide. Suffisamment de moustiquaires ont été distribuées aux pays
concernés pour couvrir près de 80% de la population à risque en Afrique
subsaharienne.

Selon le Dr Robert Newman, Directeur du programme mondial de lutte contre le
paludisme de l’OMS, les conclusions du rapport sont source d’un réel
optimisme. « Les résultats de la décennie qui s’achève dépassent tout ce que
l’on aurait pu prévoir et démontrent que la lutte contre le paludisme
fonctionne bien. La plupart des résultats ont été accomplis ces cinq
dernières années, ce qui indique que notre efficacité dans la lutte contre
la maladie s’est accrue » a déclaré le Dr Newman.

Sur ces dix dernières années, trois pays supplémentaires ont éliminé le
paludisme de leur territoire et 26 autres pays en sont à différents stades
du processus d’élimination. D’ici à 2015, la maladie devrait avoir été
éliminée dans tous les pays de la Région européenne de l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS).

Environ la moitié de la population mondiale est menacée par le paludisme,
une maladie qu’il est possible de prévenir et de traiter mais qui a pourtant
tué près de 800 000 personnes en 2009, en particulier des jeunes enfants et
des femmes enceintes. Plus de 90% des décès dus au paludisme se produisent
en Afrique, où l’on estime en outre que la perte de productivité provoquée
par la maladie coûte au continent USD 12 milliards chaque année.

Des progrès rendus possibles par de véritables révolutions dans la lutte
contre le paludisme

L’accélération récente des réponses apportées contre la maladie est le fruit
des importants changements observés dans le paysage mondial de la lutte
contre le paludisme ces dix dernières années. Un certain nombre
d’organisations et d’initiatives ont vu le jour qui ont significativement
contribué à la lutte contre le paludisme, notamment le Fonds Mondial de
lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, l’initiative du
Président américain contre le paludisme, le Programme d’accélération de la
lutte contre le paludisme de la Banque mondiale, la Fondation Bill and
Melinda Gates, UNITAID, l’Alliance des dirigeants africains contre le
paludisme et le Bureau de l’Envoyé spécial de l’ONU pour le paludisme, ainsi
que différentes ONG, et autres. Fondé en 1998 pour coordonner une action
mondiale contre le paludisme, le Partenariat « Roll Back Malaria » réunit
aujourd’hui plus de 500 partenaires appartenant aux secteurs public et
privé.

Le financement international de la lutte est passé de USD 100 millions en
2003 à USD 1,5 milliards en 2010, soit une augmentation d’un coefficient de
plus de 15. Des pays donateurs existant, tels que le Royaume Uni, les
Etats-Unis et la France, ont également augmenté leurs apports.

« 1.1. million d’enfants sauvés d’une maladie fatale en une décennie est une
excellente nouvelle. Mais nous savons qu’il reste encore bien plus à faire.
Nous devons garder le pied à l’étrier. Vaincre le paludisme est essentiel
pour la réduction de la mortalité infantile. La nouvelle décennie devrait
voir des partenariats fortifiés, des innovations d’avant-garde et du
leadership décisif, lesquels nous aideront à atteindre d’ici 2015 l’objectif
de zéro morts par le paludisme » – a déclaré Stephen O’Brien, le Ministre
britannique chargé du Développement International.

« Notre souhait est de faire croître l’impact des nouvelles technologies –
les kits de diagnostique, les moustiquaires et des médicaments
anti-paludique efficaces – en s’assurant qu’ils seront disponibles en temps
et lieu et que les personnes qui en ont besoin puissent les utiliser.
L’important travail du Partenariat RBM sera crucial pour le succès de cet
effort. »

« Le puissant partenariat dédié à combattre le paludisme a permis
d’augmenter de manière considérable l’accès à des interventions relativement
simples et des options de traitement, s’étant directement traduit par des
vies sauvées, » a affirmé Ray Chambers, envoyé spécial pour le paludisme du
secrétaire général de l’ONU. « En combattant le paludisme, la mortalité
infantile toutes causes confondues est également en déclin. Nous devons
finir le travail, et atteindre l’objectif du Secrétaire Général visant à
supprimer d’ici 2015 les décès par le paludisme ».

La prévention et le traitement ont été transformés par la mise au point de
nouveaux médicaments plus efficaces, de tests de diagnostic rapide et de
moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée, des produits qui
n’existaient pas il y a dix ans. Des centaines de nouveaux produits, dont un
vaccin, sont actuellement dans une phase de recherche et de développement.

« Nous sommes à des années-lumière de la situation d’il y a dix ans »,
estime le professeur Awa Coll- Seck, Directrice exécutive du Partenariat
RBM. « Et si nous y sommes parvenus, c’est non seulement grâce à de nouveaux
outils et à une amélioration notable sur le plan des politiques, du
financement et des stratégies, mais aussi parce que nous avons trouvé de
nouvelles façons de travailler ensemble. L’un des facteurs clés de notre
réussite a été l’efficacité de ce partenariat, qui réunit les pays
donateurs, le secteur privé, la société civile et les organisations des
Nations Unies, ainsi que l’important leadership dont ont fait preuve les
pays africains » a-t-elle ajouté.

Nous pouvons encore progresser, mais il reste des risques et des lacunes

En dépit de ces impressionnantes avancées, de nombreuses personnes menacées
par cette maladie ont encore un accès trop limité aux traitements et aux
dispositifs de prévention critiques que sont, par exemple, les moustiquaires
imprégnées d’insecticide, les pulvérisations intra-domiciliaires
d’insecticide, les tests de diagnostic et les médicaments antipaludiques
efficaces, notamment les produits permettant de traiter et de prévenir le
paludisme chez les femmes enceintes. Il y a encore beaucoup à faire sur ces
points, mais si les partenaires s’engagent de manière adéquate, les gains
peuvent être rapides.

Cependant, aujourd’hui, même les pays ayant déjà obtenu des résultats
remarquables se retrouvent face à d’importants défis. Les progrès réalisés
jusqu’à ce jour grâce à l’intensification des interventions de prévention,
notamment avec les moustiquaires imprégnées d’insecticide et les
pulvérisations intra-domiciliaires à effet rémanent, sont menacés par
l’apparition de moustiques résistant aux insecticides actuels. Les avancées
pourraient également être remises en cause par l’émergence, notamment dans
la région du Mékong, en Asie, de parasites paludéens résistant à
l’artémisinine, qui est le principal composant de la combinaison de
médicaments actuellement la plus efficace pour traiter le paludisme.

Mais la plus grande inquiétude est peut-être l’incertitude qui plane sur le
plan du financement. Pour consolider les progrès réalisés et continuer à
avancer, un financement durable, voire plus important, sera nécessaire. Si
le paludisme perdait son statut de priorité sanitaire mondiale, la situation
présente pourrait régresser rapidement.

« Ce rapport démontre que le leadership des gouvernements, le travail en
partenariat et un financement durable pour la lutte contre le paludisme
peuvent sauver de nombreuses vies », a déclaré Anthony Lake, directeur
exécutif de l’UNICEF. « Mais pour pouvoir préserver nos acquis, nous devons
faire davantage pour protéger, diagnostiquer et traiter ces mères et enfants
qui sont les plus vulnérables », a expliqué M. Lake.

En raison des avancées considérables qui ont été faites et du nombre de vies
sauvées jour après jour, les objectifs de la communauté mondiale de lutte
contre le paludisme sont devenus de plus en plus ambitieux : les nouveaux
objectifs du Plan Mondial de Lutte contre le Paludisme (GMAP) appellent
désormais à réduire à près de zéro le nombre de décès d’ici à 2015 en
élargissant l’accès aux diagnostics et aux traitements (tout en continuant à
assurer un haut niveau de couverture sur le plan préventif) et prévoient par
ailleurs l’élimination de la maladie dans 8 à 10 pays supplémentaires.

Vous pouvez consulter le rapport, les fiches et résumé ici:
http://www.rollbackmalaria.org/fr/ProgressImpactSeries/report8.php

###

Contact presse: Secrétariat du Partenariat RBM
Mme Pru Smith – Genève
Portable: +41 79 477 1744
Directe: +41 22 791 4586 Courriel: smithp@who.int

Le Partenariat « Roll Back Malaria » (RBM) est un cadre mondial visant à
mettre en œuvre une action coordonnée contre le paludisme. Fondé en 1998 par
l’UNICEF, l’OMS, le PNUD et la Banque mondiale et renforcé par l’expertise,
les ressources et l’engagement de plus de 500 organisations partenaires.

Le partenariat RBM est un partenariat public/privé qui favorise l’émergence
de nouvelles idées, apporte son soutien à des démarches innovantes,
encourage les hauts responsables politiques à s’engager et veille à ce que
le paludisme reste une priorité au niveau mondial. Le Secrétariat du RBM est
domicilié dans les locaux de l’OMS, à Genève, en Suisse Le rapport «Faire
reculer le paludisme : Une décennie de partenariat et de résultats » sera
présenté par le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon et le Professeur Awa
Coll-Seck, Directrice exécutive du partenariat RBM à l’Organisation des
Nations Unies à New York le mardi 13 septembre.

Présentation d’ANIMA en date du 28 février sur ce blog.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *