Nous assistions, Lyliane et moi, hier jeudi 15 septembre à Marseille à la réunion organisée par SANTÉ SUD sur la problématique de la médecine de proximité au Nord comme au Sud.
Le film « Tongosoa Dokoterra » (Bonjour Docteur en malgache) nous a d’abord été projeté; il relate la vie difficile de jeunes médecins installés, avec le soutien de « Santé Sud », en zones rurales isolées de Madagascar et aussi celle des populations qu’ils soignent. Vous pouvez visionner en ligne ce film (www.santesud.org) et voir ou revoir le premier film consacré par Daisy Lamothe à un médecin de brousse au Mali « Toro si té » ( Tout va bien). Le DVD est disponible sur le site.
Après ce film, qui se termine par un message enthousiaste d’espoir du jeune médecin malgache installé au sud dans le district de Tuléar, s’est ouvert un débat à propos du métier de généraliste « chez nous » et en Afrique…
Au Nord , l’on parle de « désertification des campagnes » en oubliant quelque peu la situation dans beaucoup de zones urbaines ou péri urbaines où une nombreuse population est privée de cette offre de soins de proximité (du fait en particulier de l’insécurité).
Dans les campagnes, face à une population de plus en plus restreinte, la solution n’est-elle pas de s’organiser autrement? Afin de répondre à la grande majorité des demandes programmées et facilement programmables (certificats, vaccination, surveillance au long cours etc.) des médecins, venus de la ville, pourraient assurer une présence ponctuelle régulière: l’un le lundi de 10H à 13 H, l’autre chaque mardi, un autre encore le mercredi etc. ce qui permettrait à la population de trouver la solution à la plupart des problèmes sans avoir à parcourir de nombreux kilomètres. L’urgence reste le domaine du centre 15, du SAMU, des ambulanciers et des pompiers.
Au Sud, le problème de la désertification se pose depuis toujours. On y a répondu par l’implantation d’infirmiers ou le plus souvent d’agents de santé mal formés…Il est temps que les politiques comprennent que la médecine doit être pratiquée par les médecins; il
est temps d’inventer ce nouveau métier de généraliste absolument inconnu des étudiants et des médecins africains! Ils sont formés pour devenir fonctionnaires de santé publique ou médecins hospitaliers mais répugnent à devenir médecin généraliste… Il n’est que temps d’en faire un métier attractif, adapté et respecté!
Au MALI « Santé Sud » a permis l’installation de 130 médecins de campagne. Avec SMARA (Santé Mali Rhône Alpes) nous poursuivons un programme de bourses destinés aux étudiants en médecine; nous venons travailler avec eux au Sahel pur et dur, dans le cadre d’ une formation en compagnonnage sur le terrain, pour qu’ils découvrent avec enthousiasme la médecine générale …
Oui le métier de généraliste est un métier d’avenir…
Les Drs Dominique DESPLATS et Clément Razakarison ont rédigé un ouvrage à l’intention de ces médecins généralistes africains mais en pensant aussi à nos médecins de campagne.
populations qui représentent environ 2,5 millions d’habitants.Ce guide synthétise cette approche novatrice. Il s’adresse d’abord, de façon pratique et didactique, aux jeunes médecins dont beaucoup sont sans emploi, mais aussi à tous ceux qui sont préoccupés par l’avenir et les nombreux défis qui restent à relever en matière de santé.
Vous pouvez le télécharger librement, gratuitement sur le site www.santesud.org ou vous procurer le livre au siège (10€).
La soirée s’est terminée par un pot convivial avant que nous ne reprenions la route…Merci à Santé Sud…
Présentation de notre association ANIMA en date du 28 février sur ce blog.