OMS et toxicomanies

L’OMS lance le premier rapport mondial sur les troubles liés à la toxicomanie
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=23969&Cr=OMS&Cr1=
14 décembre 2010 –

Afin de mieux prévenir et traiter les troubles liés à la consommation d’alcool et à l’usage de drogues illicites, l’Organisation mondiale de la santé a lancé le premier « Rapport mondial sur les ressources disponibles pour traiter les problèmes de santé découlant de la toxicomanie ».

Intitulé « Atlas sur la toxicomanie : Ressources pour la prévention et le traitement des troubles liés aux substances », le rapport a été publié à l’occasion d’un séminaire international sur les systèmes de traitement de la toxicomanie organisé par l’OMS à Valence, en Espagne.

Le document compile des informations provenant de 147 pays, soit environ 88% de la population mondiale, et met plus particulièrement l’accent sur les pays à revenus faibles et intermédiaires.

« L’alcool et les drogues illicites nuisent à des millions de personnes, de manières multiples. Cela va de la dépendance à ces substances, aux problèmes de santé comme les maladies cardiovasculaires, le VIH, l’hépatite C ou le cancer », a souligné le Directeur du département Santé mentale et abus de substances au sein de l’OMS, le Dr Shekhar Saxena.

L’alcool, les drogues illicites et autres substances psychoactives altèrent en effet les fonctions du cerveau, affectant l’humeur, la perception et la conscience. La consommation de substances psychoactives peut donc entraîner des problèmes psychologiques et psychosociaux, la perte d’emploi, des problèmes de criminalité et la désocialisation des consommateurs, en plus du syndrome de la dépendance, le plus répandu.

Selon le Dr Shekhar Saxena, « ce nouvel atlas sur la toxicomanie montre que les ressources pour réduire ce mal existent aujourd’hui dans différentes parties du monde. Il met aussi en évidence les lacunes importantes qui existent dans les services offerts aux malades, et qui doivent être surmontés ».
Le rapport de l’OMS se penche sur des questions telles que les niveaux de financement des gouvernements, les dotations pour la prévention et les traitements de la toxicomanie, les politiques également mises en ouvre à l’échelon national ou local, et les législations existantes. Il passe également en revue les mesures qui répondent aux besoins des personnes souffrant de toxicomanie et met en avant les lacunes des réponses et les défis à relever pour les combler.

Le rapport établit par exemple que beaucoup plus de personnes souffrent de troubles liés à l’alcool qu’à la consommation de drogues, mais que ces deux types de toxicomanie sont beaucoup plus fréquents chez les hommes que les femmes.

Il souligne aussi que dans la majorité des pays de la planète, les demandes de traitements sont liées à une surconsommation d’alcool, à l’exception des Amériques, où la demande de traitement est principalement liée à des troubles nés de l’usage de cocaïne.

L’Atlas de l’OMS fournit également une série de statistiques, comme les décès liés à l’alcool qui concernent chaque année en moyenne 35 personnes sur 100.000, et ceux liés aux drogues illicites, qui frappent quatre personnes 100.000.

Par ailleurs, l’OMS déplore aussi que seulement deux-tiers des pays de la planète disposent d’un service ou de fonctionnaires spécialement responsables des traitements de la toxicomanie. Elle regrette également que moins de la moitié des pays octroient un budget spécifique aux traitements de ces troubles, en particulier en Afrique qui est le continent avec le moins de pays ayant des politiques en matière de toxicomanie.

En conclusion, l’OMS estime que « les gouvernements doivent investir financièrement et octroyer des ressources et du personnel pour fournir des services efficaces permettant de prévenir et de traiter les troubles liés à la toxicomanie ». « La participation de groupes de la société civile est également nécessaire pour que les prestations de soins puissent être
accessibles aux personnes dans le besoin ».

Présentation de notre association ANIMA le 15 novembre sur ce blog.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *