Mission SMARA au nord-Mali

Nos stagiaires sont comme toujours très affairés et essaient vraiment de profiter au mieux de cette opportunité qui leur est offerte. Plusieurs enfants fiévreux  en sévère malnutrition comme en atteste leur périmètre brachial à moins de 11 cm. Les nouvelles directives maliennes imposent de proposer une hospitalisation au centre de santé de référence pour prendre en charge ces malnutritions grâce aux divers aliments protéinés et aux « Plumpy Nuts » dispensés par le PAM et l’UNICEF. Deux jumelles sont ainsi  des plus dénutries…La maman acceptera-t-elle de les conduire rapidement au centre?…Nombreux cas de paludisme dans la matinée ainsi que nombreuses CPN (consultations prénatales) dont certaines in-extremis alors que la femme est sur le point d’accoucher d’ici quelques jours. J’essaie de leur expliquer que, si nouvelle grossesse il y dans le proche avenir, la femme devra songer à consulter bien plus tôt pour être suivie, se voir prescrire le fer et le traitement préventif antipaludisme et recevoir une nouvelle moustiquaire imprégnée. Les étudiants sont des plus sceptiques sur ma démarche mais  ne faut-il pas le faire sans subir cette inertie  en espérant convaincre au moins une patiente de temps en temps?…

 

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Nous prenons congé de l’équipe du CSCOM de Dianké et en particulier du docteur Morike pour revenir sur la base de Léré où nous préparons le retour qui va nous prendre deux jours. Si les jeunes dorment en bas dans la cour sur des lits de camp, avec Souleymane nous nous installons sur la terrasse où nous pouvons profiter du vent qui rafraîchit et de plus chasse les moustiques Pour être certain de ne pas manquer de temps nous nous levons au chant du muezzin à 4 heures 15 afin de prendre la route de Niafunké une heure plus tard. Pour raccourcir le nombre de kilomètres à parcourir on décide de couper  par l’intérieur de la boucle du Niger en prenant par deux fois le bac sur le Niger et en passant par la petite ville de Saraféré. La piste est par moments peu praticable mais on retrouvera ensuite une belle route en latérite qui permet d’avancer rapidement. Sur les bords du fleuve ,nous sommes frappés par  les nombreux troupeaux de vaches à bosse, de chèvres et d’ânes ; la mise bas s’est effectuée et nous dénombrons moult petits veaux, chevreaux et ânons qui gambadent en groupe.

On finira par rejoindre la grande route de Gao à Bamako avant Sévaré et nous pourrons pousser jusqu’à San pour  la nuit avant de reprendre la route le lendemain pour arriver enfin à Bamako en début d’après-midi et y retrouver une circulation des plus dense ; l’un des deux ponts est bloqué par un bouchon;  le troisième est en reconstruction et devrait permettre de faciliter le franchissement du fleuve sur lequel la ville s’étend de chaque côté. On parle aussi d’un tramway en pleine ville tout en se demandant pour notre part comment un tel engin va pouvoir vraiment s’insérer dans les embouteillages et aussi affronter les multiples pannes de courant qui perturbent le réseau.

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