La chaleur sévit toujours rendant particulièrement difficile le travail des infirmières et des dentistes.
On s’efforce de tenir les statistiques de notre activité médicale et dentaire en se référant aux documents des postes de santé: manifestement ces documents manquent de validation sur le terrain et ne nous permettent pas l’établissement de statistiques vraiment adaptées à notre pratique. Trop nombreuses tranches d’âge nous semble-t-il pour une utilisation rationnelle.
Delphine vient de passer son baccalauréat et souhaite se former au métier d’infirmière et nous sollicite pour obtenir une bourse: elle doit subir les tests pour entrer à l’école à Ziguinchor, mais nous sommes confiants.
La réunion de synthèse avec le comité de santé et les villageois tourne une nouvelle fois autour du cas de l’agent de santé; on nous reproche de protéger ce dernier alors qu’il n’en est rien et que nous avons toujours joué les médiateurs assurant le comité de santé que tous ces problèmes seraient bien moindres s’il jouait son rôle et tenait régulièrement ses réunions avec leur soignant.
On apprend que le moteur de la pirogue ambulance pose problème ; il serait tombé dans l’eau salée sans avoir été immédiatement lavé à l’eau douce ; nous proposons de le reprendre pour le faire réparer au plus vite par Benjamin notre mécanicien piroguier, mais mystérieusement au moment de notre départ, le moteur n’a pas été apporté et le sera quelques jours plus tard à Nioumoune..
Repas de bonne heure ; juste à 13 heures nous sommes à la pirogue et une bonne demi heure plus tard au cata que Dominique a déplacé une nouvelle fois la veille avec Olivier pour le dégager du manque de profondeur du bolong .
La pirogue doit passer par Nioumoune avec Hyacinthe, Agnès (pour faire le plein de ses médicaments), Anne (pour revoir le matériel dentaire) et Philippe (pour l’intendance). Elle part immédiatement et nous précède. Le cata ne se perdra pas dans le dédale des mangroves puisque nous disposons d’une trace GPS qui permet au voilier de repasser à un mètre près exactement au même endroit qu’à l’aller. Nous disposons d’une carte routière IGN toute récente que nous vous recommandons et qui nous facilite grandement la progression dans les bolongs pour gagner le cours principal de la Casamance où l’on retrouve le balisage sans faire escale pour notre part à Nioumoune.
On s’attendait à être rattrapé par le ferry qui quitte Zig le jeudi à 15 heures mais nous faisons notre
entrée dans le bolong devant Diogué sans l’avoir vu venir et négocions le passage pour mouiller devant la case dont la construction a été stoppée par le décès d’Yvon Barbeau. C’est toujours avec émotion que nous retrouvons cet endroit en nous souvenant de cet homme qui a tant apporté aux Diolas.
Dans le calme, on retrouve Atab, le président du comité de santé et Jean-Bernard, le gardien des lieux qui nous attendaient : les villageois ont nettoyé autour de la case inachevée.
Le ferry arrive enfin et défile rapidement au bout du bolong saluant de son sifflet le village.
La pirogue nous rejoint à la nuit tombante: déchargement sur la plage puis la pirogue repart pour aller porter les cantines et tout le matériel médico-dentaire sur la grande plage à proximité immédiate du village et de la case de santé, facilitant grandement son acheminement.
Installation dans la nuit des tentes mais la berge n’est pas stable et il convient de s’en éloigner comme le constate Agnès qui va reculer sa tente ; repas improvisé sardines tomates vache qui rit
Je reviens sur le voilier pour la nuit
Magnifique expédition que vous nous permettez de suivre pas à pas!