Nous vous avions relaté dans ce blog, à la date du 4 juin dernier, la sinistre nouvelle de l’éxécution par « Al Quaïda » au nord Mali de Edwin Dyer, ressortissant brittanique pris en otage.
Alors qu’avec SMARA (Santé Mali Rhône Alpes)dont je suis memebre du CA et avec qui je travaille depuis dix ans, je devais partir jeudi 3 décembre vers Bamako puis Léré Dianké dans la région de Tombouctou pour une mission de formation de Médecine Générale, en compagnonnage sur le terrain, nous apprenons qu’un français vient d’être enlevé au Nord Mali à Ménaka.
Je vous livre ci-dessous les communiqués officiels du représentant sur place de la région Rhône-Alpes, du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes et du Consulat de France au Mali.
SMARA a donc décidé d’annuler cette mission; une équipe ophtalmologique qui a opéré sur Goundam et Niafunké, dans cette 6ème région du Mali, est heureusement rentrée saine et sauve le jour même de cet événement dont nous espérons pour notre compatriote un rapide et heureux dénouement…
Bamako 30/11/09
à l’attention:
Partenaires Rhônalpins
Bonjour,
Suite menace terroriste dans le Nord Mali, et plus particulièrement envers les ressortissants français,
veuillez trouver ci joint le communiqué du MAEE (Ministère des Affaires Étrangères et Européennes) du 28/11.
Michel VILLETTE
Représentant Région Rhône-Alpes au Mali
Coordinateur du Programme 6ème région de Tombouctou
Le MAEE a publié aujourd’hui à 19 h 30 (heure de Paris) le communiqué de presse suivant :
« Au lendemain de l’enlèvement d’un ressortissant français au nord du Mali et en raison d’une nouvelle aggravation de la menace terroriste dans la région, le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes demande instamment aux français présents au nord et à l’est du Mali (régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou) de quitter immédiatement la zone et de regagner sans délai la capitale, ainsi qu’à ceux qui envisageaient de s’y rendre de renoncer à leur déplacement. Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d’une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi.
Le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes rappelle que le Sahel dans son ensemble est une zone dangereuse et recommande fortement aux français résidents ou de passage de respecter les consignes de prudence et de vigilance qui leur sont données, notamment à travers le site « Conseils aux voyageurs » du Ministère ».
Ce communiqué a été transmis au autorités maliennes.
Par ailleurs, le consulat a commencé à envoyer à tous les Français inscrits au registre des Français établis hors de France détenteurs d’une adresse électronique un mail dont la teneur est la suivante :
« A la suite de l’enlèvement d’un Français à Ménaka (région de Gao), je demande à tous nos compatriotes qui ont l’intention de se rendre dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou (y compris la ville) de différer leur voyage à ce stade.
Dans le cas où par une nécessité impérieuse, ils devraient s’y rendre, je leur demande de le signaler au consulat en donnant les dates et lieux du voyage et un numéro de téléphone pour les joindre.
Pour les compatriotes qui résident dans ces régions et qui n’ont pas besoin de façon impérative d’y séjourner, je les invite à se replier à Bamako ou vers une autre région du Mali.
J’invite également tous les compatriotes à consulter régulièrement le site « conseils aux voyageurs » du Ministère des Affaires étrangères et européennes, y compris les sites des pays voisins. Pour le Mali, la zone rouge formellement déconseillée englobe les régions de Gao et Kidal, ainsi que celle de Tombouctou, à l’exception du Gourma, au sud du Niger, qui se trouve dans la zone orange déconseillée sauf raisons professionnelles impératives.
Cet enlèvement démontre les risques majeurs qu’il y a à se rendre dans ces régions et rien à ce jour ne permet de penser qu’il pourrait rester un acte isolé.
Merci de relayer l’information auprès des compatriotes que vous connaissez. »
Trois humanitaires espagnols viennent d’être enlevés en Mauritanie.
Deux humanitaires de l’association « Triangle » enlevés en Centre Afrique et un membre de la Croix Rouge (CICR) enlevé au Tchad, tous trois français, sont menacés d’être éxécutés par leurs ravisseurs si le gouvernement français ne traite pas avec eux.