Mission itinérante sur les îles de Basse-Casamance en mars 2009 chapitre 15

Tous les soirs, c’est notre intendante Françoise qui nous prépare le repas dans des conditions pas très faciles mais grâce à un approvisionnement bien fourni au départ, au  matériel de cuisine (sans table de cuisson ni micro-ondes, bien sûr…) et à ses qualités de cuisinière, nous  aurons toujours été satisfaits et souvent surpris de la qualité des repas servis…Au cours du diner, Emeline la plus jeune du groupe a reçu l’importante mission de ne pas oublier de rappeler à chacun qu’il doit prendre sa médication pour la prophylaxie du paludisme et elle attend chaque fois le moment favorable au  milieu du brouhaha de début de repas. Cela se complique un peu pour Gérard qui a opté pour une prise hebdomadaire de Mefloquine et pourtant Emeline n’omettra jamais de  lui demander chaque jeudi soir de penser à son comprimé…En ce qui concerne cette prophylaxie du paludisme il existe plusieurs médicaments depuis l’abandon de la chloroquine en raison de la résistance acquise par le Plasmodium :
–    Le meilleur semble-t-il est la Malarone dont le principal inconvénient reste un prix prohibitif ; important de prendre ce produit au cours d’un repas riche en graisses qui améliore l’absorption digestive
–    La Doxycycline est un excellent choix peu onéreux, efficace ; les femmes enceintes et les enfants sont une contre-indication (problème de noircissement des dents de l’enfant) tandis qu’une photosensibilisation à la lumière du soleil est toujours possible contraignant à un arrêt impératif.
–    La Méfloquine, dont je viens de parler, à l’avantage (?) de pouvoir être pris une fois par semaine ; ce produit très efficace surtout en traitement curatif peut déclencher des troubles psychiques importants si bien qu’il doit être testé avant le départ. Les personnels navigants ne doivent pas en prendre pour cette raison. Je me souviens d’un vol où au dessus de Khartoum, confluent des deux Nil le blanc et le bleu, l’hôtesse demanda soudain « y a-t-il un médecin dans l’avion ? » C’était une jeune allemande prise d’un accès de panique en liaison justement avec la prise de Mefloquine…diagnostic pas facile à porter vu les difficultés de l’interrogatoire mais s’imposant finalement. « Air France » mit à ma disposition la trousse médicale de bord, non sans que j’ai prouvé la réalité de mes «  qualités » ; une injection d’anxiolytiques calma la jeune touriste qui pût s’endormir et me laissa le loisir d’admirer le Mont Kilimandjaro, tout enneigé encore ; c’était voici presque 20 ans…
–    Pour en revenir à la prophylaxie du »Palu » ne pas oublier qu’il est primordial de ne pas se laisser piquer par les anophèles femelles : manches longues, chaussettes lorsque tombe la nuit, sprays « repellents », et surtout  nuit sous une moustiquaire imprégnée…

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