Nous envisageons de quitter Diogué le samedi matin mais le comité de santé, dès le jeudi, nous demande instamment d’attendre l’après-midi et de consulter encore toute la matinée du samedi. Nous avons accepté mais finalement avions bien pressenti la décrue des consultants qui ne se pressent guère, persuadés probablement que nous ne serions plus là!
Le matin avant de gagner le dispensaire et sitôt le petit déjeuner achevé nous avons plié nos affaires et les tentes: la pirogue peut donc assurer un premier aller et retour sur Nioumoune pour emporter tout notre équipement non médical et l’intendance.
Nous suivons une nouvelle et dernière fois le chemin qui court sur la petite digue entre la mangrove et la cuvette qui se remplit d’eau à chaque marée mais n’assèche pas à marée basse.
Les nombreux oiseaux qui s’étaient installés là en janvier ont déserté les lieux après avoir probablement mangé tous les poissons qui s’étaient réfugiés dans cet étang salé: c’était un magnifique spectacle que de contempler les ébats des ombrettes, des aigrettes garzettes, des grandes aigrettes blanches, des cormorans séchant leurs ailes au soleil, des pélicans, des hérons cendrés et d’une foule de petits échassiers…Les eaux de la Casamance et de l’océan qui se mélangent à l’embouchure devant Diogué grignotent chaque jour la berge et on s’attend à ce que toute la grande cuvette derrière l’école soit dévastée et envahie par les eaux. Cela rend incompréhensible le projet de l’édification en ces lieux d’une maternité qui devrait absolument être installée beaucoup plus loin à l’intérieur des terres…
Dans l’après-midi après le repas de midi nous chargerons les affaires médicales et embarquerons à notre tour pour quitter le village de Diogué qui nous a vraiment réservé le meilleur accueil. Pour ce repas que les femmes du village ont préparé il nous est servi des succulentes pinces de gros crabes: délicate attention de nos hôtes; nous avons bien fait de ne pas partir le matin même et de travailler encore!
…Nous quittons les terres d’Yvon en saluant tous nos amis de Diogué et remarquons l’absence de Gilbert l’agent de santé qui s’est une nouvelle fois éclipsé…