Sur le rivage attendent nombre de bouées « Oceanium », association de protection de l’environnement marin et fluvial: elles vont délimiter des zones interdites à la pêche pour faciliter le repeuplement des bolongs et du fleuve. L’accord n’a pas encore été trouvé, à Nioumoune du moins, entre les scientifiques et les habitants des villages concernés quant à l’emplacement des réserves… »Oceanium » s’est également impliqué dans la lutte contre la disparition progressive de la mangrove (dans le monde,en un quart de siècle les mangroves ont perdu 20% de leur superficie….): replanter des palétuviers dans plus d’une centaine de villages de Casamance pour faire revenir les poissons et protéger du sel les terres où pousse le riz; Haïdar El Ali président de l’Oceanium, plongeur professionnel, multiplie les combats écologiques au Sénégal en pestant contre le fait que bien peu de politiques sont à la hauteur des enjeux de l’environnement…
On peut lire avec profit l’article de Olivier Herviaux dans « Le Monde » du 7 janvier 2008.
Christine et nos infirmières ont terminé de renflouer leurs dotations en puisant dans les cantines de réserve. Sous la direction de Seraphin les deux pirogues sont chargées. Nous nous dirigeons vers Kouba, accompagnés par le « Bombard » de Coriolis mené par Yann qui emporte Elsa, Diane, Igor et la chienne. Pour nous protéger du vent les embarcations longent le côté abrité du grand bolong de Diouloulou avant de s’enfoncer dans la mangrove sur les étroits bolongs qui mènent à Kouba au coeur des îles Karone.
La population nous attend, chante et danse accompagnée par les djembés et les secs claquements de deux bouts de bois, du palmier, frappés par les femmes l’un contre l’autre en rythme tantôt lent, tantôt très rapide lorsqu’une danseuse s’élance, bras tendus devant elle, en montant alternativement les genoux pour finir par une rotation vers l’extérieur d’une cuisse qui se veut aguichante, ponctuée par un battement sonore terminal et des éclats de rire…
retrouvailles avec Simon avec qui nous avons travaillé pour la commande et la livraison de la pirogue ambulance
Les pirogues sont venues s’immobiliser sur le banc de sable mais malgré les mises en garde de Séraphin et des miennes, le piroguier a trop approché les piquets délimitant le chenal final, éventrant ainsi trois de nos beaux matelas…Cela ne semble pas le contrarier outre mesure! La noria des villageois, femmes et enfants surtout, il faut bien l’avouer, va assurer le débarquement puis le transport des bagages et cantines ainsi que de tout notre matériel jusqu’à la maison du chef tout d’abord puis à la case de santé et à la maison des étrangers.
Nous faisons ainsi halte chez le chef du village; on nous offre oranges et vin de palme récolté du matin, peu fermenté dont nous n’abusons pourtant pas! Contrairement à Nioumoune les orangers sont nombreux sur les îles; nous nous désaltérons de leurs fruits fraîchement cueillis; on nous les présente épluchés et découpés comme un oeuf à la coque ce qui est finalement commode pour les manger…