Rougeole: toujours d’actualité

Afrique : La rougeole cause toujours de nombreux décès dans les pays en développement
Voir l’article de  Cheryl Pellerin dans InfoplusGabon en date du mardi 9 septembre 2008.

La rougeole maladie très contagieuse   touche encore de nombreux enfants sur la planète en Asie, aux États-Unis aussi où des foyers de rougeole sont déclarés en 2008 (131 cas déclarés le mois dernier)  et surtout en Afrique subsaharienne où se développe actuellement une épidémie au Gabon mais aussi en RDC dans la province du Tanganyka:  tous les jours quelque 600 enfants en meurent de par le monde.

Mais la France n’est pas indemne! 110 cas ont été déclarés depuis avril; à l’origine la visite  en Autriche, où sévit une épidémie, d’ une jeune Suissesse, vaccinée une fois (sans injection de rappel), venue en France  effectuer un stage dans une école en Bourgogne.

La Measles Initiative a été créé en 2001 (Croix-Rouge étatsunienne,  Fondation
des Nations unies, Centre d’épidémiologie des États-Unis (U.S. Centers
for Disease Control and Prevention ou CDC), UNICEF et Organisation
mondiale de la santé (OMS)) et a pour but avant tout de promouvoir la vaccination des enfants.

Le vaccin contre la rougeole existe depuis quarante-cinq ans et il est
extrêmement bon marché: moins de un dollar.

La Measles Initiative contribue à la mise en ouvre du plan stratégique
commun de l’OMS et de l’UNICEF visant à réduire la mortalité due à la
rougeole. Cette stratégie porte notamment sur le renforcement de la
vaccination préventive: il faudrait atteindre dans le cadre du système de santé public des pays un taux de 95% d’enfants vaccinés et surtout  que les enfants vaccinés reçoivent une seconde dose de vaccin. Il convient d’instaurer un système   de surveillance des foyers de rougeole et de veiller à ce que les enfants atteints reçoivent les soins nécessaires. On sait que les complications sont avant tout respiratoires, encéphalitiques, oculaires. La prescription de Vitamine A, en particulier chez les enfants dénutris, réduit la morbidité et la mortalité.

Selon l’article cité en référence : En Afrique subsaharienne, où 1,7 million de personnes sont devenues
séropositives en 2007 et où l’on compte 22,5 millions de séropositifs, la
maîtrise de la rougeole peut exiger que les enfants séropositifs reçoivent
plusieurs doses de vaccin, d’après les travaux de recherche réalisés par le
docteur Moss et par ses collègues de l’École Bloomberg de santé publique, de
la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins, de l’Administration
fédérale des produits alimentaires et médicaux, de l’École d’hygiène et de
médecine tropicale de Londres et de l’hôpital universitaire de Lusaka
(Zambie).

Lors de cette étude qui a porté sur 690 enfants zambiens, les chercheurs ont
découvert que la plupart des enfants séropositifs et non séropositifs
réagissaient bien au vaccin contre la rougeole à l’âge de neuf mois, mais
que ceux qui avaient survécu en étant séropositifs perdaient leurs anticorps
de protection sur une période de plusieurs années.

« Ce qui nous intéressait particulièrement et ce qui est une question de
santé publique de portée plus générale, a dit le docteur Moss, c’est de
savoir s’il est plus difficile de juguler la rougeole dans les régions où
l’on compte de nombreux séropositifs. »

Souvent les enfants séropositifs qui sont vaccinés contre la rougeole en
Afrique subsaharienne ne survivent pas assez longtemps pour risquer de
nouveau de contracter cette maladie, mais la situation sera différente pour
les enfants qui reçoivent maintenant des médicaments antirétroviraux contre
le sida.

« Ces enfants vont avoir de plus en plus accès à la thérapie
antirétrovirale, a indiqué le docteur Moss. Quels seront les effets de cette
thérapie sur leur immunité contre la rougeole ? Cette maladie pourrait ainsi
devenir un modèle pour tous les vaccins. »

Les chercheurs vont entamer sous peu en Zambie une étude portant sur des
enfants séropositifs qui vont faire l’objet d’une thérapie antirétrovirale,
afin de mesurer leur immunité contre la rougeole avant et après cette
thérapie.

« Mon hypothèse, c’est que leur immunité contre la rougeole ne réapparaîtra
pas et qu’il faudra les revacciner, a dit le docteur Moss. Il est possible
que, faute de revaccination, si ces enfants ont perdu leur immunité contre
la rougeole et qu’ils vivent plus longtemps du fait de la thérapie
antirétrovirale, on pourra observer de plus nombreux cas de rougeole en
Afrique subsaharienne. C’est pourquoi il est important maintenant de savoir
s’il faut ou non les revacciner. » (source Washington file).

Déjà en 1999 les chercheurs de l’IRD avaient mis en avant la nécessité d’un rappel vaccinal, une seule injection ne suffisant pas.Cette diminution de la protection vaccinale, qui n’est pas observée partout, pourrait s’expliquer par l’association d’autres maladies infectieuses telles que le paludisme, par une vaccination précoce (9-10 mois) et l’absence de rappel vaccinal, ainsi que par des conditions de vie difficiles (la promiscuité, notamment, favoriserait une exposition plus importante). Si, dans de tels contextes, le vaccin peut perdre de son efficacité, il demeure cependant actif : le taux de mortalité consécutive à la rougeole demeure beaucoup plus faible chez les enfants vaccinés que chez ceux qui ne le sont pas.

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