Nous allons assurer la médecine scolaire pour chacune des deux écoles ; les élèves d’Hillol doivent venir jusqu’à nous : la principale difficulté va être devant l’afflux des consultants dentaires de pouvoir montrer chacun des nombreux enfants qui en aurait besoin à Gérard et à Bernardin qui ont fort à faire.
Pendant qu’avec Jean, l’ORL parfaitement rôdé désormais à la pratique de la médecine scolaire, nous voyons tous les enfants Mireille et Dominique reçoivent les consultants de médecine générale dont deux vont nécessiter l’organisation d’une prise en charge correcte.
Un marchand ambulant, tout d’abord, dont le vélo, lourdement chargé, lui sert d’éventaire ambulant présente une pathologie cardiaque. Son état dentaire est catastrophique et nous insistons pour, sous antibiothérapie adéquate, le faire bénéficier d’un toilettage rigoureux de sa bouche : le danger est, en effet, très important que les germes qui hantent ainsi ses dents « gâtées » ; comme disent nos amis africains, ne viennent se greffer sur les valves cardiaques déjà endommagées pour y engendrer une gravissime endocardite infectieuse dévastant encore plus le tissu cardiaque ; l’insuffisance cardiaque guette alors le patient sans recours possible puisqu’une greffe cardiaque n’est pas pensable…Malgré tout le mal que s’est donné Dominique et malgré toutes nos explications le patient se refuse à faire soigner une bouche qui ne le fait pas souffrir pour l’instant : il ne viendra pas à nos convocations. Nous le verrons passer au loin sur son vélo évitant soigneusement de se rapprocher de nous…
La seconde patiente est une jeune femme de 23 ans lourdement handicapée par une fistule vésico vaginale : l’accouchement de ses jumeaux s’est terminé en catastrophe par la mort des enfants dont l’un in utero. Le délabrement consécutif à cet accouchement dystocique engendre une perte urinaire permanente ; le mari est parti et toute vie sociale est désormais lourdement perturbée. Je sais que l’association AMK qui travaille sur les environs de Diemberring a monté un programme de prise en charge chirurgicale de ces fistules. Son président Benoit est un ami depuis que voici huit ans nous nous sommes rencontrés au Salon nautique de Paris, réunis par notre amour commun de la médecine et de la voile. A mon retour je prendrai donc un contact fructueux avec Benoit pour que notre patiente puisse bénéficier de la venue d’une équipe chirurgicale réparatrice qui viendra assurer les interventions au centre hospitalier de Ziguinchor ; ANIMA prendra en charge le coût de l’opération. Cela devrait pouvoir se faire après l’hivernage, mois de notre été où tombent les pluies…
incision d’un panaris
Une fillette présente une hernie ombilicale étranglée depuis quelques heures seulement en ce matin où nous débutons les consultations. Le père comprendra l’urgence de la situation et partira rapidement, portant son enfant, pour gagner à pieds Kafountine et de là se faire amener en taxi jusqu’à Ziguinchor où la nuit venue l’enfant sera heureusement opérée…