La nuit tombée alors que nous préparions les couverts sur les deux cantines qui nous servent de table a retenti venant d’un tente un appel angoissé et un cri « il y a une bête dans la tente » nous nous sommes précipités pour constater qu’un gros crabe
s’était subrepticement introduit sous la tente et venait de blesser au gros orteil notre infirmière qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait…Devant la découverte et la prise du crabe par Hyacinthe l’émotion se calme et on entreprend de soigner l’orteil qui saigne…
nos amis africains demandent avant que Blake n’aille faire griller pour son compte l’animal qu’on mette la carapace en contact avec le pied qu’il vient de blesser comme pour dire que ce n’était là que la défense du plus faible et qu’il faut que les deux protagonistes se rencontrent calmement et se quittent réconciliés ce qui permettra que le blessé puisse guérir d’autant plus vite…
Encore toute secouée par cette attaque surprise dans le noir de sa tente notre infirmière se remet peu à peu de cette frayeur.
Pour pouvoir quitter de bonne heure Diogué nous décidons que tout le monde se lèvera de très bonne heure. Comme d’ordinaire je suis le premier sorti de la tente pour mettre en train le petit déjeuner, faire chauffer l’eau du thé et du café, sortir des deux cantines tous les ingrédients et installer les couverts ; à six heures arrive le pain frais puis un coq est amené à Hyacinthe comme cadeau pour son union avec Valérie : il va nous faciliter la tâche du réveil de la petite troupe en chantant immédiatement et longuement à tue-tête…
Nous partirons cette fois encore à deux pirogues afin d’assurer sur le fleuve la sécurité de l’équipe et du matériel en profitant de la marée montante qui nous permet de remonter facilement vers l’amont alors que le vent ne s’est pas levé. Nous quittons le campement en saluant nos amis Africains restés sur la berge…auparavant le feu de bois allumé la veille au soir pour la veillée avait été ravivé pour brûler nos ordures : nous savons que ce n’est pas des plus écologiques mais cela reste pour l’instant le seul moyen de faire disparaître nos détritus…Oui l’Afrique n’en est pas encore à recycler ses déchets et ne s’emploie guère à les rassembler et à les faire disparaître.