COMMUNIQUE DE L’AFP diffusé par le réseau REMED et MSF
La maladie du sommeil est endémique en Afrique en raison de l’inoculation du
parasite responsable, un protozoaire appelé Trypanosoma gambiense, par la
mouche tsé-tsé.
Des millions de personnes sont menacées dans les régions isolées et les
régions touchées par des conflits armées en Afrique sub-saharienne.
Quelque 15.000 cas sont recensés chaque année: sans traitement, l’infection
évolue du stade 1 qui touche le sang et les glandes lymphatiques au stade 2
avec l’invasion du système nerveux central suivie par la mort.
Peu de médicaments existent pour soigner le stade 2 de l’infection et le
médicament le plus communément utilisé, le mélarsoprol, est très toxique et
inefficace dans les zones où le parasite a développé une résistance à ce
traitement, relèvent ces médecins.
Une combinaison du nifurtimox (Lampit), produit par la firme
pharmaceutique allemande Bayer, et de l’eflornithine, du laboratoire
français Sanofi-Aventi, est prometteuse et mérite une évaluation plus
étendue, selon le Dr Geraedo Priotto d’Epicentre à Paris, un groupe
technique d’appui à MSF, qui a conduit cet essai clinique.
Eflornithine est la seule alternative dont l’efficacité et l’inocuité sont
démontrées� Mais ce traitement est difficile à administrer car il requiert
des intraveineuses et des soins d’infirmerie pendant 24 heures, imposant une
charge supplémentaire sur un système de santé publique déjà très limité et
fragile dans les pays où la maladie du sommeil est endémique�
L’essai clinique du Dr Priotto et de ses confrères de MSF a été conduit sur
48 patients�
Malgré le fait que cet échantillon est modeste, les résultats sont probants
et prometteurs� Il n’y a pas eu de cas d’échec du traitement combiné et
aucun des patients n’a arrêté sa participation ou n’est décédé�
« Nifurtimox plus éflornithine pourrait bien représenter le plus grand espoir
de traitement pour ceux ayant atteint la phase 2 de la maladie du sommeil au
cours de la prochaine décennie pendant que de nouveaux médicaments sont en
développement », écrivent les auteurs de l’étude�
Un vaste essai clinique avec la combinaison nifurtimox et éflornithine est
actuellement en cours, précisent ces chercheurs