Cécité des rivières : Onchocercose

Comme annoncé dans le précédent article nous traiterons au fur et à mesure des principales causes de cécité de par le monde et en particulier en Afrique que nous fréquentons de par nos activités humanitaires.

Commençons par La Cécité des Rivières.

L’onchocercose est, après le trachome, la seconde maladie infectieuse responsable de cécité (500.000 cas selon l’OMS).

Ne représentant que rarement un danger vital, la maladie engendre des lésions cutanées très prurigineuses et invalidantes (Gale onchocercienne) et aboutit souvent à la cécité. En Afrique tropicale, elle constitue ainsi un obstacle sérieux au développement socio-économique: d’une part du fait de cette cécité, d’autre part par le fait que les populations agricoles abandonnent les rives des rivières et s’en éloignent laissant en friche leurs cultures sur de vastes territoires où se multiplient les petites mouches noires, les simulies, responsables de l’inoculation des microfilaires à l’homme. Contrairement au paludisme, maladie des eaux stagnantes, l’onchocercose est une maladie liée aux eaux rapides.

Lors d’inoculations répétées par l’assaut au long cours des simulies, les microfilaires, ( vers microscopiques constituant la forme larvaire et pathogène du parasite « Onchocerca Vovulus ») se développent dans les tissus sous-cutanés des malades (engendrant nodules et prurit féroce) et gagnent progressivement les yeux où se développe un processus infflammatoire entraînant « la cécité des rivières ».

L’ivermectine ( en dose unique annuelle) a pour effet de
provoquer une diminution rapide, intense et prolongée du nombre de
microfilaires: le médicament a été mis à disposition de la lutte contre l’Onchocercose gratuitement par le laboratoire MSD. La cécité une fois installée ne régressera pas et il faut donc contenir et supprimer si possible l’infestation de l’organisme par le parasite.

Plusieurs programmes mondiaux de lutte ont été mis en oeuvre tant pour la distribution de l’Ivermectine que pour la lutte par insecticides contre le vecteur de la maladie la simulie. Il faut rappeler que l’homme est le seul réservoir du parasite et peut conserver et transmettre le parasite pendant plus de dix ans sauf si le traitement détruit est mis en oeuvre pour détruire les microfilaires.

Les programmes de lutte se terminant il faut maintenant se demander si l’onchocercose va reprendre son évolution…et engendrer de nouveaux cas de cécité.

On peut voir un de nos précédents articles sur la mise en évidence d’un début de résistance au traitement par l’Ivermectine au Gabon…résistance des plus préoccupantes si elle se confirmait…

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