Aggravation du déficit de la Sécurité Sociale: spécialités, génériques et D.C.I.

Un des moyens efficaces mis en oeuvre pour réduire le déficit de notre SECURITE SOCIALE est l’utilisation des génériques plutôt que celui des spécialités. Certains médecins et de nombreux patients restent cependant réticents devant l’utilisation des génériques.

Nous sommes même surpris de voir certains de nos amis Africains réclamer des spécialités: ils n’en disposent pas et l’on sait que la liste des médicaments essentiels de l’OMS (dont la dernière révision vient d’être publiée en Français voici peu) ne fait justement pas place aux spécialités, mais aux D.C.I….

Un médicament se définit par son nom chimique: la D.C.I. ou dénomination commune internationale qui permet à tous les professionnels, de par le monde, de savoir de quoi ils parlent lorsqu’ils citent une molécule utilisée comme thérapeutique.

Il semblerait simple de demander aux médecins de France d’utiliser les D.C.I. lors de la rédaction des ordonnances; le pharmacien n’aurait plus qu’à délivrer le moins cher des médicaments prescrits figurant à son arsenal, médicament parfaitement authentifié par sa D.C.I. figurant lisiblement sur l’étiquetage!…le prix en aurait été fixé par la Sécurité Sociale et les instances gouvernementales compétentes: le patient désirant malgré tout bénéficier d’un certain produit plus cher (et pourtant strictement équivalent…) prendrait en charge la différence à son compte. De plus il deviendrait facile pour chaque patient de savoir ce qu’il reçoit et d’éviter d’absorber deux molécules identiques prescrites par des médecins différents…

Un exemple : le médecin prescrit à un adulte l’association « Amoxycilline-acide clavulanique » (c’est la D.C.I. d’un  antibiotique couramment utilisé) à raison de deux comprimés pelliculés à 500 mg le matin  et le soir pendant six jours. Sur le marché il se trouve deux spécialités Augmentin et Ciblor et une petite quinzaine de génériques: la différence de prix est de l’ordre de 18%…Devant une ordonnance en D.C.I. le pharmacien n’aura aucune difficulté à délivrer le générique sans que le patient y trouve à redire à condition que l’étiquetage mette bien en évidence cette D.C.I..

Je ne parviens pas à comprendre pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas imposé, et ce depuis longtemps, aux professionnels de santé d’utiliser les D.C.I. Tout médecin est capable du jour au lendemain, bouquin de référence à l’appui, de prescrire en D.C.I.. Tout pharmacien est capable, bien entendu, de comprendre l’ordonnance et d’en assurer la délivrance. On aurait atténué grandement les difficultés pour imposer les génériques, gagné bien du temps et de l’argent…sans nuire à aucun patient.

Une revue médicale comme « PRESCRIRE » parfaitement indépendante de l’industrie pharmaceutique puisqu’elle ne vit que par les abonnements de ses lecteurs ne cesse depuis des années de se battre pour que les médicaments soient désignés par leur dénomination commune internationale…Certaines caisses de  Sécurité Sociale, voici quelques années, rechignaient à rembourser les prescriptions en DCI!!!

Il y a bien d’autres économies possibles pour réduire le déficit de la « Sécu »: cette mesure-là si simple à mettre en oeuvre apporterait immédiatement une amélioration tangible, me semble-t-il!…..et contribuerait de plus à la sécurité des patients.

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