COVID 19: aucune preuve de l’efficacité de l’ivermectine, selon la revue « Cochrane »

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Lire l’article de la Revue Cochrane  ici :

https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD015017.pub2/epdf/full  

https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/covid-19-aucune-preuve-de-lefficacite-de-livermectine-selon-une-revue-cochrane 

« Les preuves fiables disponibles ne soutiennent pas l’utilisation de l’ivermectine pour le traitement ou la prévention du Covid-19 en dehors d’essais contrôlés randomisés (ECR) bien conçus », estiment les auteurs d’une revue « Cochrane », publiée le 28 juillet.

Pour évaluer l’efficacité de ce traitement antiparasitaire en prévention, sur la mortalité, la maladie et la durée de l’infection chez les personnes atteintes de Covid-19, les résultats de 14 ECR incluant 1678 participants et comparant l’ivermectine à l’absence de traitement, à un placebo ou à des soins standards ont été analysés : 9 études portaient sur des patients hospitalisés avec une forme modérée de la maladie, 4 sur des sujets pris en charge en ambulatoire pour une forme légère et une étude s’est penchée sur son utilisation en prévention d’une infection par le SARS-CoV-2 (prophylaxie post-exposition). Les doses d’ivermectine et la durée du traitement variaient selon les études.

Un manque de preuves de bonne qualité

La revue n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer les effets de l’ivermectine sur le nombre de décès, sur l’aggravation ou l’amélioration de l’état des patients et sur les effets indésirables, par rapport au placebo ou aux soins habituels. « Le manque de preuves de bonne qualité sur l’efficacité et l’innocuité de l’ivermectine découle d’un groupe d’études qui se compose principalement de petits ECR insuffisamment puissants avec une qualité globale limitée en ce qui concerne la conception, la conduite et la notification des études », expliquent les deux principales auteures de cette revue, Maria Popp et Stephanie Weibel, annonçant d’ores et déjà une mise à jour de la revue quand les résultats de 31 essais en cours seront disponibles.

« Cette revue confirme les conseils précédemment émis par l’OMS, l’EMA et la FDA selon lesquels cette molécule ne doit être utilisée que dans le cadre d’un essai randomisé et ne doit pas être utilisée pour le traitement de routine ou la prévention de Covid-19 », souligne le Pr Stephen Evans, pharmacoépidémiologiste à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, auprès de l’agence britannique Science Media Center. « Bien qu’il faille attendre le résultat de l’essai Solidarity pour confirmer, il semble hautement improbable que ce médicament puisse ou doive être réutilisé pour traiter l’infection par le SRAS-CoV2. La poursuite de son utilisation hors AMM devrait donc être considérée comme inacceptable à l’heure actuelle », ajoute le Pr Stephen Griffin, de la Faculté de médecine de l’université de Leeds.

Un effet immunomodulateur et non antiviral, selon l’Institut Pasteur

Des travaux menés en laboratoire ont pourtant suggéré l’intérêt de l’ivermectine face au Covid-19. Le 12 juillet, une équipe de l’Institut Pasteur publiait dans « EMBO Molecular Medicine » des résultats encourageants dans un modèle animal. Chez des hamsters infectés par le SARS-CoV-2, les chercheurs ont montré que des doses standards d’ivermectine (400 µg/kg) prévenaient la détérioration clinique, réduisaient le déficit olfactif et limitaient l’inflammation des voies respiratoires supérieures et inférieures.

« De manière surprenante, nous avons observé que le traitement à l’ivermectine n’a pas limité la réplication virale, les modèles traités et non traités présentaient des quantités similaires de charge virale dans la cavité nasale et dans les poumons. Nos résultats révèlent que l’ivermectine possède un effet immunomodulateur et non antiviral », commente, dans un communiqué, Guilherme Dias de Melo, chercheur à Pasteur et premier auteur de l’étude.

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