Puits en Pays Dogon

Nous venons de recevoir de Joël Picaut membre de Via Sahel cette mise au point qui atteste de l’importance des travaux qui ont été effectués en Pays Dogon pour mener au mieux la création de puits.

«  »Bonjour à tous,

Tout d’abord mes meilleurs vœux à tous pour l’année nouvelle. Je pense tout particulièrement à ceux qui vivent en Afrique de l’Ouest ou qui y vont de temps en temps dans des conditions pas toujours évidentes.

Fin 2020, je vous avais annoncé la fin du programme Via Sahel Hydrogéologie (VSHy) suite à l’arrêt de Via Sahel Toulouse pour des raisons sécuritaires. 

Ce programme initié en 2011 par Jean-Pierre Marc (ex Spot-images) et moi-même n’a été rendu possible que par l’étroite collaboration avec trois scientifiques en hydrogéologie (Pierre Ribstein de l’université de Paris-6, Guillaume Favreau de l’IRD et Youssouf Koussoubé de l’université de Ouagadougou). 

Le programme s’est initialement appuyé sur les relevés, débutés en novembre 2009, de profondeur d’eau dans les puits de Via Sahel avec des sondes modernes OTT, qui ont été sérieusement accrues avec le lancement de VSHy. Cela a permis à Aline Hubert en 2014 de faire un superbe master-2 à l’université de Ouagadougou et à Paris-6 sur la nappe phréatique de la plaine du Séno-Gondo du Pays Dogon. 

Ces mesures de terrain se sont accrues au fil des ans grâce à l’opiniâtreté d’Alain Vallet, consultant de Via Sahel à Sangha et de son fidèle collaborateur Nouhoum Dolo, des responsables puits de Via Toulouse et de quelques membres de Via Sahel.

Une première base de données (puits Via Sahel) a été développée à la création en 2011 du programme VSHy avec l’adjonction de mesures hydrogéologiques (relèvement précis des positions de puits, des profondeurs d’eau et du fond du puits, échantillonnage de roche…) dans tous les les puits Via Sahel. Parallèlement ont été créé trois autres bases de données puits (puits supplémentaires dans la plaine, puits au pied de la falaise, puits Fraternité Dogon) avec de fin 2009 à fin 2020 un total de 1550 relevés dans 858 puits (certains mesurés sur plusieurs années pour suivre l’évolution temporelle de la nappe phréatique). Cela a permis de cartographier précisément la piezométrie de la nappe phréatique de la plaine et en particulier de développer une application sur téléphone portable de prévision de profondeur de la nappe phréatique, qui malheureusement n’a pas beaucoup servi avec l’arrêt en 2020 des creusements de puits Via Sahel dans la plaine. 

Par contre, on peut espérer que toutes ces mesures sur le terrain serviront un jour pour de futures études hydrogéologiques qui aideront les habitants de la plaine à bien gérer leurs réserves en eau. 

J’ai profité du dernier confinement Covid pour vérifier les quatre bases de données puits VSHy à partir des cahiers originaux de relevés d’Alain Vallet et Nouhoum Dolo et de quelques collaborateurs. J’ai trouvé très peu d’erreurs, preuve que le travail de transmission et de saisie de données étalé sur dix ans a été bien fait.

Pierre Ribstein m’a suggéré de contacter Nathalie Rouche, responsable des bases de données à l’HydroSciences de Montpellier. Après bien des échanges et une visite à l’HydroSciences mi-2022, Nathalie Rouche nous a annoncé fin 2022 par le mail ci-dessous que les bases VSHy étaient sauvegardées et disponibles sur demandes dans SIREM (système d’information sur l’ensemble de l’Afrique sur plusieurs types de variables environnementales) et sur l’entrepôt de données DATASUD (outil et service pour l’IRD et leurs partenaires pour préserver, diffuser et valoriser les données scientifiques). Nos données VSHy sont donc accessibles sur demande pour l’ensemble des chercheurs et services intéressés par la nappe phréatique de la plaine du Pays Dogon. 

Un grand merci à Nathalie Rouche pour ce travail de sauvegarde et de distribution et bien entendu à tous ceux qui ont participé à la collecte de ces nombreuses données, Alain Vallet et Nouhoum Dolo tout particulièrement. 

Je me tiens à votre disposition pour tout complètement d’information. 

Amicalement à tous… Joël «  »

La situation au Mali s’est considérablement dégradée avec l’interdiction faite depuis peu aux ONG françaises de poursuivre leurs financements à partir d’argent public français.

ANIMA a participé depuis de très nombreuses années aux financements de la construction de puits en Pays Dogon, mais l’implication de Via Sahel ayant ainsi tourné court, (contraints et forcés) nous avons interrompu ces financements qui nous tenaient particulièrement à cœur.

Un immense merci à Joël Picaut et à tous les membres de Via Sahel qui se sont ainsi engagés. Toute notre amitié aux Dogons complètement catastrophés par l’évolution de leur situation.

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