Nous avons reçu de notre ami Bernard Charavin, nyonsais de longue date, ce poème à propos des migrants…
La photo bouleversante d’un enfant syrien mort sur une plage, dont la famille avait fui la ville de Kobani, a ému l’opinion internationale.
Déjà, depuis un certain temps, je souhaitais écrire un poème au sujet des “migrants” (en l’occurrence, surtout des “réfugiés”, lesquels ne sont pas des “conquérants” tels que les avait si fortement décrits José-Maria de Heredia).
(La poésie et l’écriture – outre l’ambroisie et la nature – sont un peu mon “dada”)
Je vous le propose ci-dessous. L’idée peut ne pas plaire à tout le monde. A vous de juger.
B. Charavin
Les “réfugiants” , en contrepoint aux « Conquérants » de José-Maria de Heredia; vous vous en souvenez certainement:
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines, etc.
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Les « Réfugiants »
Ils ne sont pas routiers, ne sont pas capitaines,
Ni ivres d’héroïsme en un rêve brutal.
Par les déserts, les mers, loin de leur sol natal,
Ils tentent d’échapper à la nuit, par centaines.
La survie est au bout, en des terres lointaines
Où brille dans leurs yeux l’abri fondamental.
Lors, poussés en avant par un élan vital,
Ils jettent leur destin aux routes incertaines.
Chaque jour, en fuyant la mort ou l’esclavage,
Ces êtres effrayés embarquent aux rivages
Des confins agités de Méditerranée.
Et, lancés au hasard des barques interlopes,
Leurs espoirs sont tendus vers d’autres destinées,
… Là où dort un enfant aux grèves de l’Europe.
B. Charavin
Présentation d’ANIMA en date du 21 décembre 2012 sur ce blog.