Mission médicalisée en Casamance 11

22 avril 2012

Installation à Saloulou. Comme je l’ai dit, le village est perdu et il semble qu’une  partie de la population l’ait quitté.

La case de santé est trop petite pour nous tous et dentiste et pharmacien s’installent sous un arbre à palabre.

Il faut voir dans quelles conditions Anne, la dentiste, peut continuer à travailler. Elle a dressé une toile au-dessus d’un divan de fortune. Il fait chaud, il y a des mouches, mais à la guerre comme à la guerre !

Ici, à Saloulou, le travail ne manque pas et nous travaillons sans arrêt jusqu’à 14 H avant notre habituel rituel : riz et un tout petit peu de poisson. Le poisson est rare, mais il est le bien venu. L’après-midi, reprise rapide et encore beaucoup de patients. On nous demande d’aller voir une petite brûlée de 8 à 10 ans. Ses vêtements ont pris feu en passant dans une case, près d’un brasero, cela s’est passé il y a 10 jours. Elle est couchée sur le ventre, dans une case, avec tout la partie postérieure de son corps brûlée. Nous avons calculé 30 % de surface Les soins qu’elle a reçus nous interpellent : application de poils de peaux de lapins,  sur la brûlure pour absorber les secrétions et de fait la plaie est sèche.

On s’interroge sur la conduite à tenir, mais il s’avère rapidement que l’évacuation à Zighinchor n’est pas réalisable, d’abord le transport et ensuite payer la prise en charge à l’hôpital ?

Comment la famille pourra rester pour laver et nourrir cet enfant. Tout est impossible à imaginer. On décide donc de la laisser avec son remède local non sans lui assurer une bonne couverture antalgique et antibiotique.  La prochaine mission fera un nouvel état des lésions en octobre. On l’abandonne donc avec le cœur serré, mais sans solution meilleure. On demande à l’agent de santé local de faire le maximum pour elle.

On a cependant des moments de bonheur : lors de la précédente mission, l’équipe avait vu un bébé en état d’hypotrophie majeure car la mère était décédée à sa naissance, et c’est la grand-mère, qui donnait un sein désespérément vide. Le bébé allait mourir. On lui a fourni du lait et on le revoit trois mois après en pleine forme, un bébé splendide.

Le soir, retour au campement après une marche fatigante dans le sable des chemins. Il n’y a toujours pas de réseau téléphonique, mais on apprend par la radio locale le résultat du 1er tour des élections présidentielles en France, mais ici on est si loin de tout cela. Certains événements nous semblent dérisoires.

Le repas du soir est une merveille. Nos intendants ont réussi à faire une salade de pommes de terre avec des haricots verts frais. On se doit de les ovationner . Le repas est cependant perturbé par une attaque de mouts-mouts, qui sont ces petits moucherons agressifs qui piquent atrocement. On s’emmitoufle dans les vêtements, on se dépêche de terminer pour être à 8 H 45 dans nos tentes respectives.

La nuit est bonne, sans problème.

Présentation de notre association en date du 23 décembre sur ce blog.

 

 

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