Retour depuis Saloulou après la journée de travail en refaisant péniblement la longue sente sablonnée
qui nous ramène au rivage et à la pirogue pour regagner Boune; accrochés au voilier nous prenons un agréable bain dans le bolong, agité d’un fort courant avec une température de l’eau dépassant les 30°C. C’est de l’eau salée bien sûr mais c’est vraiment reposant…
Jeudi matin nous revenons à Saloulou en empruntant une nouvelle fois la longue draille de sable. La consultation de médecine générale reprend ainsi que les activités dentaires. Nous nous attaquons, Philippe et moi, à la visite de médecine scolaire: 62 enfants sans instituteurs mais Blaise a préparé les listes; Jean nous apporte son aide pour endiguer les enfants et éloigner ceux qui dehors veulent venir visionner la séance et qu’il faut écarter ne serait-ce que parce qu’ils font bien du bruit… Pourquoi la rentrée ne peut-elle se faire à la date officielle dans la plupart des écoles du Sénégal?
Nous examinons un petit sourd-muet vif et remuant qui nécessite des soins dentaires importants. Les enfants sont propres (l’an dernier nous avions protesté à juste titre contre leur saleté) mais la bilharziose sévit toujours: nombre d’enfants ont reçu un traitement en janvier et urinent à nouveau du sang ce qui signe une nouvelle contamination dans l’eau putride des mares d’eau douce..
Pendant que nous prenons, sous un arbre, le repas préparé par les femmes du village nous regardons, très intéressés, un chien qui s’attaque à d’impressionantes arêtes de poissons tandis qu’un coq et sa poule tournent autour et tentent de lui dérober quelques miettes de ce repas.
De suite après ce repas riz-poissons nous reprenons la consultation de médecine générale et l’art dentaire. On nous confie deux gamins qui passent leurs nuits à se gratter et sont probablement atteints de gale: traitement radical en une seule prise de cette parasitose des plus contagieuses le garçonnet se débat pour échapper au lavage dans la bassine puis à l’application sur tout le corps de benzoate de benzyle:
nous ne disposons plus d’ivermectine,médicament pourtant radical…mais délivré gratuitement, en Afrique de l’ouest, uniquement dans les indications de filariose dont l’onchocercose mais pas dans cette maladie. Les tests sur une goutte de sang au doigt nous permettent de confirmer deux cas de paludisme grave à Plasmodium Falciparum.
L’après-midi se termine par larRéunion de synthèse; pendant quelques minutes les femmes qui participent à un mariage célébré ce jour viennent nous rejoindre et éxécutent plusieurs danses . Les représentants du village manifestent, tout comme en mars dernier, leur désappointement de ne pas nous voir dormir au village et d’avoir installé notre campement à Boune. Nous réitérons nos explications qu’il est bien moins fatiguant pour nous de ne pas avoir à quitter notre bivouac pour venir en installer un autre, que nous comprenons bien leurs interrogations mais qu’ils doivent accepter notre décision.Retour vers 19 heures au débarcadère où le skipper, ne nous voyant pas revenir, commençait à se faire du mouron d’autant que le réseau téléphonique ici est défaillant et qu’il est bien difficile d’obtenir une communication téléphonique…
En date du 12 janvier vous est présentée sur ce blog notre association.