MICROCRÉDITS et VIA SAHEL

Nous avions présenté le 22 mai 2007 dans ce blog  les actions « VIA SAHEL fédération  » dans le domaine des MICROCRÉDITS.
Nous publions un nouvel article après la récente émission d’ENVOYÉ SPÉCIAL:

 » Une mise au point sur les microcrédits » par

Martine et Jacques BYE ( Via Sahel Fédération Tarn&Garonne) que nous remercions.

<<<Une récente émission d’ « Envoyé Spécial » en Mai 2009 sur le microcrédit a suscité de nombreuses réactions auprès de nos adhérents, donateurs et amis en faisant apparaître un certains nombre d’ambiguités autour du  système de la microfinance.

L’ émission avait pour théatre  le Bangladesh, patrie même de l’inventeur du système, Muhamad Yunus.
Actuellement, là bas, la microfinance est devenue un enjeu. Plusieurs banques se concurrencent pour  proposer des microcrédits  à 27% d’intérêt/an  à des personnes très nécessiteuses qui se laissent entrainer, comme en France, dans une spirale de surendettement avec plusieurs prêts accumulés.

D’autre part, aucun contrôle n’est effectué sur l’affectation du prêt. De ce fait,  l’objet du microcrédit qui est, au départ, d’aider à développer une petite activité économique,  est souvent dévoyé par les emprunteurs eux-mêmes. Ils utilisent les sommes empruntées  à des fins tout autres   par exemple    pour un mariage, pour des  achats personnels ( matériaux pour la maison)…. etc… etc….
Il en résulte des effets complétement opposés au but initial de la microfinance

A Via Sahel Fédération, nous procédons de manière très différente.

Tout d’abord nous sommes le seul organisme à aider à la mise en place de financement.
● Nous prêtons à 0% aux femmes des villages  qui en font la demande  une somme d’environ 1000€ remboursable sur 10 ans sans intérêt aucun pour l’ONG que nous représentons.
● Avec cette somme nous aidons ces femmes à mettre en place une banque villageoise : celle-ci prête environ la 1ère année 20€ à 50 femmes à 24% d’intérêt/an.
● Avec un prêt de 20€, (soit la moitié du revenu minimum au Mali)  chaque femme gagne environ, après remboursement de la banque,   40 à 60€ en développant une activité économique du type élevage ou petit commerce.  Nous nous efforçons, en aidant les femmes à calculer la rentabilité de l’investissement,  de nous assurer que la somme empruntée est bien affectée à l’objet du prêt.
● Au bout d’un an, la banque villageoise rembourse 100€ à   Via Sahel Fédération  et chaque femme rembourse environ 25€ à la caisse villageoise et le cycle continuue…..
● Au bout de 10 ans VIA SAHEL  est remboursé et la banque villageoise est propriétaire d’environ 4000€ grâce au jeu des intérêts et d’une bonne gestion.
● A ce jour VIA SAHEF a aidé à la mise en place de 30 caisses de microcrédit avec environ 2000 emprunteuses. Il n’y a aucun impayé.

En conclusion, contrairement aux « banques » orientées vers la microfinance VIA SAHEL ne fait qu’avancer un capital initial remboursable à 0% et ne fait  donc   aucun bénéfice, bien au contraire……….
Compte tenu de l’importante demande, VIA SAHEL a besoin de dons pour pouvoir élargir son champ d’action de  microcrédits.

Au final, nous tenons à souligner que sous les termes de microfinance et microcrédit se cachent aujourd’hui des méthodes, des pratiques et des intérêts très différents.>>>


Ci dessous le projet VIA SAHEL FÉDÉRATION pour les trois années à venir, communiqué par Jacques BYE.

 Projet de plan à 3 ans concernant le microcrédit.
2010  ; 2011 ; 2012

Etat des lieux.
A ce jour Via Sahel Fédération a crée 30  microcrédits, d’un montant respectif  de 750 € remboursables en 10 ans sans intérêt.
1 800 femmes  sont concernées, elles sont bénéficiaires d’un prêt d’un montant  en moyenne  de 20 € (moitié du SMIC malien) Il n’y a aujourd’hui sur l’ensemble aucun impayé.
Deux collaborateurs à mi-temps pour un coût annuel de 1 000 000 CFA, soit 1500€. (rémuneration et frais de déplacement)
Le volet comptable du microcrédit
Il  est à peu près bien réalisé compte tenu des simplifications mises en place .
– Toutes les écheances des emprunteuses sont annuelles.
– Les caisses remboursent Via Sahel annuellement en Janvier ou en Juillet.
– Il faut donc une fois par an (Janvier ou Juillet):
● Récupérer les sommes prêtées (capital + intérét à 2% /mois)
● Rembourser Via Sahel en régle générale de 65 000 CFA/an. (soit 50 000 CFA remboursement du capital sur 10 ans +15 000 CFA  de participation aux frais de gestion)
● Calculer le nouveau capital à répartir entre les futures emprunteuses.
● Identifier les nouvelles emprunteuses et créer le journal des emprunts , le journal de caisse et l’échéancier de remboursement.
Pour les 5 ans ans à venir compte tenu des augmentations de capitaux sur 2 caisses et de la participation aux frais de gestion on peut compter sur un remboursement annuel de Via Sahel T&G de 32 x 65 000 CFA = 2 080 00a0 CFA/an soit 3200€

Le travail comptable annuel est réalisé par la secrétaire de caisse avec l’aide de nos collaborateurs.
Il est à noter que le montant des prêts moyen est souvent insuffisant par exemple pour acheter un bon mouton oreilles longues à engraisser sur 8 à 10 mois.

Le volet économique
Il est en général satisfaisant et les femmes bénéficiaires en témoignent.
Cependant, sur cet aspect, des points doivent être améliores
Un travail « d’aide économique » pour l’amélioration des gains des emprunteuses doit être effectué, il est  difficile, notre collaborateur s’y emploie mais de manière insuffisante,  j’essaie  pour ma part
de le faire  lors des tournées que j’effectue deux fois par an mais cela demeure aussi  largement insuffisant, parce-que trop ponctuel et bref.
Une amorce intéressante a été effectuée par Via Sahel Paris à travers  la mise en place de 6 centres d’alphabétisation dans 6 caisses . Cette formation permet à terme de prêter à une population sachant compter et  donc capable de  mieux raisonner  sur le plan économique.
Pour 2009, nous avons prévu la mise en place de 4 nouveaux microcrédits, nous avons insisté auprès de nos 2 collaborateurs à mi-temps sur cet aspect de leur travail et avons engagé pour 4 mois à mi-temps une troisième personne qui doit donner des conseils pour optimiser les pratiques dans le domaine de l’élevage

 

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