VIH : BÉNÉFICES D’UN TRAITEMENT PRÉVENTIF DE LA TUBERCULOSE

VIH : BÉNÉFICES D’UN TRAITEMENT PRÉVENTIF DE LA TUBERCULOSE
Paris, le 10 octobre 2017
Communiqué de presse
http://www.anrs.fr/fr/actualites/404/vih-benefices-dun-traitement-preventif-de-la-tuberculose

Le suivi prolongé de l’essai ANRS TEMPRANO confirme que la chimioprophylaxie antituberculeuse chez les personnes infectées par le VIH est plus que jamais d’actualité dans les pays du sud. Cette prise médicamenteuse préventive réduit la mortalité, même chez les personnes qui prennent un traitement antirétroviral et qui ont un compte de lymphocytes T CD4+ élevé. L’essai ANRS TEMPRANO a été mené par des chercheurs du site ANRS de Côte d’Ivoire qui rassemble des équipes de l’Inserm (Unité 1219 Bordeaux population health, Université de Bordeaux), du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Treichville et de 8 autres centres de prise en charge de l’infection à Abidjan. Ces résultats, qui font l’objet d’une publication dans la revue The Lancet Global Health le 9 octobre 2017, devraient encourager les pays où le poids de la tuberculose est fort, à appliquer les recommandations de l’OMS en la matière.

En Afrique subsaharienne, la tuberculose est la première cause de mortalité chez les personnes infectées par le VIH. Dans les années 1990, plusieurs études ont montré que les personnes infectées par le VIH qui prennent un antibiotique, l’isoniazide, pendant 6 à 12 mois ont moins de risque de développer une tuberculose. Sur la base de ces études, l’OMS recommande depuis 1993 que les personnes infectées par le VIH et vivant dans des pays où la tuberculose est très présente, prennent de l’isoniazide pendant 6 mois. Cependant, cette recommandation n’est que très peu appliquée car elle a été considérée obsolète avec l’arrivée des antirétroviraux qui rétablissent l’immunité et diminuent donc le risque de tuberculose. L’essai ANRS TEMPRANO a réévalué les bénéfices de cette chimioprophylaxie antituberculeuse à l’ère des traitements antirétroviraux précoces.

ANRS TEMPRANO coordonné par le Dr Xavier Anglaret, directeur de recherche Inserm et le Pr Serge Eholie, professeur d’infectiologie à l’Université d’Abidjan a été mené par des chercheurs du site ANRS de Côte d’Ivoire qui rassemble des équipes de l’Inserm (Unité1219 Bordeaux population health, Université de Bordeaux), du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Treichville et de 8 autres centres de prise en charge de l’infection à Abidjan. Cet essai dont l’ANRS est le promoteur et le principal financeur a été conduit entre 2008 et 2015. Il a permis dans un premier temps de démontrer que la chimioprophylaxie antituberculeuse de 6 mois d’isoniazide et les traitements antirétroviraux précoces réduisaient tous les deux les risques de morbidité sévère dans les deux premières années de suivi. (Ces résultats, publiés dans la revue The New England Journal of Medicine en 2015 ont largement contribué à la formulation des recommandations de l’OMS sur le traitement universel). Les participants de l’essai ANRS TEMPRANO ont ensuite été suivis sur une durée moyenne de 4 ans et demi, donnant lieu à de nouveaux résultats qui font l’objet d’une publication dans la revue The Lancet Global Health le 9 octobre 2017. Ce suivi prolongé démontre que la chimioprophylaxie antituberculeuse réduit non seulement la morbidité sévère mais également la mortalité. Ce bénéfice est indépendant et complémentaire à celui des traitements antirétroviraux, il est conservé au moins six ans après la prise.

Selon le Pr François Dabis, directeur de l’ANRS « Nous disposons maintenant d’éléments irréfutables en faveur de la chimioprophylaxie antituberculeuse pour les personnes infectées par le VIH dans les pays du sud à l’ère des antirétroviraux même quand ceux-ci sont initiés très précocement. Les recommandations de l’OMS doivent plus que jamais être appliquées. »

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