Mission itinérante sur les îles de Basse-Casamance chapitre 8

Le village est calme mais les esprits restent frappés par l’attaque spectaculaire qui s’était déroulée en janvier dernier quelques jours avant notre venue. Beaucoup de femmes sont angoissées lorsque tombe la nuit et appréhendent le retour des bandits…La Casamance perd sa tranquillité retrouvée après la cessation des attaques indépendantistes et au moment où sont publiées ces lignes d’autres attaques se sont produites vers Bignona…

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Une fillette d’une dizaine d’années nous est amenée pour un problème médical mineur mais nous remarquons une important atteinte de ses yeux avec développement d’un ptérygion circulaire dans le cadre probablement d’une limbo-conjonctivite endémique tropicale (LCET) –comme on voit beaucoup au Nord Mali — affection qui nécessite un traitement au long cours et peut-être pour cette enfant une petite intervention chirurgicale. Les parents tergiversent quelque peu si bien que Michel décidera d’aider cette famille de sa poche pour qu’elle emmène la fillette à Bignona chez Julbert. Il nous semble important de ne pas attendre davantage.

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Une autre enfant de huit ans, non scolarisée, nous est présentée parce qu’elle urine la nuit au lit; l’énurésie, tout comme chez nous, est assez fréquente et nous restons plutôt désarmés, essayant de faire comprendre aux parents que la manière forte n’est jamais justifiée et que ces enfants ne doivent pas être punis ni battus mais encouragés à se prendre en charge. En l’occurrence pourtant le problème est tout autre; l’enfant ne va pas bien du tout : l’analyse d’urines confiée à Emeline révèle une infection mais surtout une importante glycosurie; notre infirmière n’hésite pas à faire immédiatement, de sa propre initiative, un prélèvement de sang au bout du doigt qui va confirmer que l’enfant est en fait une diabétique méconnue, insulino-dépendante et en grand danger de coma acidocétosique…Elle sera hospitalisée  à Ziguinchor  dans le service de pédiatrie où nous irons lui rendre visite le jour de son retour à Diogué. La prise en charge d’un enfant diabétique se révèle des plus difficiles lorsque la maman ne sait pas lire et écrire, ni pratiquer les examens avec l’appareil de mesure immédiate de la glycémie pour adapter les doses d’insuline: laquelle doit être conservée au frais, ce qui se fera  en gardant le flacon avant son ouverture et sa mise en service au fond d’un « canari », grande jarre où l’eau reste fraîche. Le grand danger de cette thérapeutique par l’insuline est l’hypoglycémie ( chute brutale du glucose sanguin) qu’il faut compenser rapidement par l’absorption de sucre…

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