RFI nous révèle un nouveau carnage en Pays Dogon, imputé aux djihadistes, dans le cadre des affrontements entre les communautés Peuhls et Dogons.
Nous sommes désolés et révoltés; nous assurons nos amis Dogons de notre compassion.
http://www.rfi.fr/afrique/20190618-mali-une-vingtaine-morts-attaques-villages
Au moins 38 personnes ont péri lundi dans l’attaque de deux villages dogons du centre du Mali, a-t-on appris mardi selon un bilan officiel provisoire, faisant également état de nombreux blessés.
Les villages de Gangafani et de Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été touchés lundi par des attaques, a annoncé le procureur du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme, Boubacar Sidiki Samaké, évoquant dans un premier temps un « bilan provisoire de 14 morts », mais appelant à la prudence. Une source militaire malienne citait pour sa part un bilan de « 40 civils tués », des estimations confirmées par des élus locaux sous le couvert de l’anonymat.
En début de soirée, un bilan officiel provisoire faisait état de 38 personnes tuées et de nombreux blessés.
Les auteurs de ces attaques « sont des terroristes parce qu’ils ont tué et éventré certains corps et brûlé des greniers. En quittant, ils scandaient Allah akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe), a déclaré Goundjou Poudiougou, conseiller communal à Dinagourou.
Les violences, qui déchirent cette région depuis quatre ans, ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls, dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Lors d’un déplacement à Sobane Da le 13 juin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a récusé toute notion de « conflit interethnique » et promis la confiscation des armes illicites dans la région.
Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces violences se sont propagées du Nord vers le centre, voire parfois le Sud, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.