La revue « PRESCRIRE » c’est l’honneur de la pharmacologie

Le forum REMED nous fait part de cet article

Le « mérite » du Mediator
| 24.11.10 | 13h30 . Mis à jour le 24.11.10 | 13h30

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/24/le-merite-du-mediator_1444370_3232.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20101124-[opinions]

Le scandale du Mediator aura eu un effet positif : celui de vanter les
mérites de la revue Prescrire. Il fallait entendre le professeur Didier
Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique, déclarer
avec fougue, le 19 novembre sur France Inter, dans l’émission scientifique
« La tête au carré » : « Prescrire, c’est l’honneur de la pharmacologie
française, c’est une merveilleuse revue, totalement indépendante, mais elle
n’est pas assez lue par les médecins. » C’est effectivement bien résumé…
mais rarement dit.

Seule revue médicale entièrement financée par ses abonnements, sans revenus
publicitaires ni subventions, et donc indépendante des firmes
pharmaceutiques et des institutions de santé, Prescrire livre chaque mois
aux professionnels des informations détaillées sur les médicaments et les
stratégies diagnostiques et thérapeutiques. Depuis cinq ans déjà, elle avait
mis en garde à plusieurs reprises ses lecteurs sur l’absence de preuve
d’efficacité clinique et les effets indésirables parfois graves du Mediator.
En septembre 2005, elle estimait que « les autorités françaises seraient bien
avisées de suivre l’exemple de l’Espagne », qui avait interdit le Mediator.
En France, le scandale de ce médicament, destiné aux diabétiques et aussi
utilisé comme coupe-faim, vient seulement d’être reconnu par les autorités
de santé.

Prescrire, c’est un peu Le Canard enchaîné de la presse médicale,
l’empêcheur de tourner en rond du discours des laboratoires pharmaceutiques
et des agences de santé
. Ses rédacteurs – sans conflit d’intérêts –
n’hésitent pas à critiquer le rôle des visiteurs médicaux, à pointer
l’absence de bénéfice de certains médicaments, à souligner les limites de
certains dépistages, etc. Citer le nom de Prescrire à des responsables de
firmes ou d’autorités de santé, et la discussion tournera court sur le thème
: « ce sont des ayatollahs ». Sauf que ces « ayatollahs » ont levé, au fil des
années, plus d’un lièvre.

En France, la plupart des revues envoyées dans les cabinets médicaux sont
largement financées par l’industrie pharmaceutique. « Le problème de la
pharmacie contemporaine, c’est qu’il y a de moins en moins d’innovation.
Pour continuer à vendre leurs produits, le marketing des laboratoires a
tendance à élargir le champ d’utilisation des médicaments », pointe M.
Sicard. Ainsi, le Mediator a été largement prescrit – et remboursé à 65 % -,
bien que son service médical rendu ait été jugé « insuffisant ». « J’espère que
le nombre d’abonnements à Prescrire va exploser », appelle de ses voeux le
docteur Irène Frachon, la pneumologue qui a donné l’alarme sur les centaines
de morts liées au Mediator. Pour l’heure, cette revue compte 29 000 abonnés.


Courriel :
blanchard@lemonde.fr.
Sandrine Blanchard (Chronique « Vie moderne ») Article paru dans l’édition du
25.11.10

Je suis pour ma part fidèle depuis longtemps à cette revue qui propose par ailleurs des tests de lecture à ses abonnés et des formations très synthétiques ….

Vous trouverez la présentation complète de notre association à la date du 15 novembre sur ce blog.

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