Le 6 octobre 2010 le programme des Nations unies pour l’environnement a publié un rapport sur une vraie catastrophe sanitaire : l’intoxication par le plomb dans l’État de Zamfara, au nord du Nigeria. Depuis le début de l’année 2010, plus de 400 enfants de moins de cinq ans sont morts par empoisonnement au plomb. Et l’on parle de plusieurs dizaines de milliers de contaminations.
Dans cet État du nord du Nigeria, l’orpaillage sauvage est une tradition et surtout un véritable gagne pain, une activité des plus lucrative. Or, depuis le début de l’année, des cas d’empoisonnements massifs ont été révélés : les hommes ramènent chez eux des blocs de minerai de plomb contenant de l’or, extraits des mines, que leurs épouses vont piler à l’intérieur même de leur demeure, à l’aide d’un marteau ou d’une meule avant de le laver à l’eau pour en retirer le sable et conserver l’or. Les jeunes enfants, généralement aux côtés de leur mère, inhalent cette poussière de plomb: il y a de plus contamination du sol, de l’eau par le produit qui est ainsi absorbé en grande quantité par la population. On parle de 400 morts depuis le début de 2010, mais les cas de contamination pourraient atteindre 30 000 selon l’Organisation mondiale de la Santé et MSF. On pense en fait que nous ne voyons actuellement que la partie émergée de l’iceberg et que le problème est en réalité beaucoup plus important encore…
« MSF » (Médecins sans frontières) sur le terrain essaie de prendre en charge, sur plusieurs centres de santé, les enfants dont la plupart sont atteints d’intoxication massive.
L’intoxication chronique par le plomb peut entraîner de nombreuses complications et même le décès : une anémie, une atteinte du système nerveux provoquant de graves séquelles chez l’enfant ( retard mental irréversible), complications rénales.
Les enfants, les femmes enceintes et allaitantes sont particulièrement sensibles d’autant que la dénutrition aggrave les troubles.
L’association « TerraGraphics » décontamine les habitations et les villages en retirant trois centimètres de terre végétale – la profondeur de contamination habituelle – qu’elle remplace par de la terre propre. La société procède ensuite à l’enfouissement des sols contaminés, loin des villages.
Dans les pays comme la France où le saturnisme chronique existe encore, tout en se raréfiant, les premiers symptômes relativement banals et insidieux (fatigue, maux de tête, maux de ventre, manque d’attention, nervosité) rendent généralement délicat le diagnostic de l’intoxication par le plomb : le dépistage s’effectue par une mesure du taux de plomb dans le sang (plombémie).
Vous trouverez une présentation complète de l’Association ANIMA sur ce blog à la date du 15 novembre.