Pénurie de médecins en milieu rural: l’OMS propose des primes à l’emploi
GENEVE (AFP) – 09.07.2010 11:45
L’Organisation mondiale de la santé a exhorté vendredi les Etats à
encourager, y compris par des primes, les professionnels de la santé à
s’installer dans les zones rurales ou reculées où des millions de personnes
manquent cruellement de médecins.
Pour guider les gouvernements dans cet objectif, l’organisation onusienne a
établi une liste de 17 recommandations, en matière de « formation,
réglementation, incitations financières et soutien professionnel et
personnel », a expliqué aux journalistes le directeur des Ressources humaines
de l’OMS, Manuel Dayrit.
L’OMS recommande ainsi de situer les écoles de médecine hors des grandes
villes afin que les futurs diplômés aient plus envie d’y rester.
Elle suggère aussi de mettre en place un système de primes, d’indemnités de
logement, de gratuité des transports et de congés payés suffisamment
attractif pour attirer à la campagne les jeunes médecins.
M. Dayrit a ainsi cité le cas de la Norvège où les autorités financent les
études post-universitaires de certains médecins s’ils retournent vivre en
zone rurale une fois leurs diplômes en poche.
En Afrique, la situation est particulièrement préoccupante, a souligné
l’OMS.
Dans de nombreux pays du continent — en particulier au Mali –, la
situation est paradoxale: de nombreux médecins partent vivre à la capitale
pour faire des petits métiers comme chauffeur de taxis, tandis que les
habitants des zones rurales manquent de médecins, a raconté le responsable
du département Personnels de santé à l’OMS, Jean-Marc Braichet.
Autre exemple: en Afrique du Sud, 46% de la population vit dans les
campagnes, où n’exercent que 12% des docteurs du pays.
Cette pénurie de médecins ne touche pas uniquement l’Afrique. Au niveau
mondial, près de la moitié de la population vit dans des zones rurales, mais
seulement 38% des infirmières et moins de 25% des docteurs y travaillent,
selon l’OMS.
Au total, près d’un milliard de personnes n’ont pas accès à des soins de
santé de base. Les pays riches sont également concernés. Aux Etats-Unis, par
exemple, il n’y a guère que 9% des médecins qui décident de s’installer en
dehors des villes, selon l’OMS.
© 2010 AFP
La France est au coeur du problème elle aussi avec une désertification médicale de ses campagnes…
Nous vous rappelons l’action de SANTÉ SUD qui a mis en œuvre le « Réseau des médecins de campagne » au Mali et à Madagascar et a permis l’installation en brousse de plus d’une centaine de médecins et ce de façon pérenne ; une analyse de la situation locale autorise Santé Sud à faciliter l’installation d’un médecin en toute connaissance de causes. De plus la participation de médecins de campagne français au « Réseau des médecins de campagne » permet aux médecins africains de se sentir soutenus dans cette action, et dans leur installation au plus près de leurs concitoyens.
Rappelons aussi l’action de SMARA et d’ANIMA qui accordent des bourses à des soignants en formation dans leur pays (MALI et SÉNÉGAL) en facilitant par une formation en compagnonnage sur le terrain le vécu de la médecine en brousse.
Présentation d’ANIMA en date du 31 mai sur ce blog