AG ANIMA: RAPPORT MORAL

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 20 juin 2009

Nous voici réunis pour la dixième A.G. de notre association. Votre présence, ainsi que le nombre de pouvoirs et de cotisations qui nous sont parvenus, témoignent de la vitalité d’ANIMA; nous vous remercions toutes et tous de nous soutenir ainsi, sans oublier le Directeur de l’hôpital de Nyons qui nous accueille dans la salle du C.A. de l’établissement et  regrette de ne pouvoir être présent.

En tant que président je dois vous soumettre tout d’abord le rapport moral.

Vous savez que nous voulons concourir à l’amélioration de l’état de santé de certaines populations africaines de Casamance et du Mali…
La  première règle est de n’intervenir qu’avec l’accord complet des populations intéressées en essayant de répondre à leurs demandes, et ce toujours dans le cadre du système de santé du pays  qui nous accueille: c’est-à-dire avec les autorisations  qui nous sont accordées par les autorités régionales  pour mener à bien nos missions..
Notre philosophie première ,
est de venir travailler sur des zones enclavées, déshéritées telles que les îles de Basse Casamance, au profit d’une population qui ne voit jamais un médecin local intervenir.  Les médecins locaux sont souvent affectés à des postes administratifs ou restent dans leurs petites structures hospitalières, Sur ces îles nous travaillons dans les petites cases de santé tenues par un ASC (agent de santé  communautaire, à la formation initiale réduite). Ces cases de santé devraient être pour la population  le lieu où venir se faire soigner; ceci n’est pourtant pas toujours évident pour tout un chacun si bien que notre venue consacre justement cette fonction!
Dans la mesure où nous effectuons plusieurs missions chaque année on constate, et on s’en réjouit, que,  l’affluence se fait un peu moins forte au fil des missions, en particulier en ce qui concerne les spécialistes. Nous nous interrogeons donc!… et nous nous disons que nous pourrions alors tout à fait envisager des missions plus courtes et visiter moins souvent certains villages…,
 Nous pourrions aussi dans le domaine de la médecine spécialisée (cardiologie, ORL, gynécologie, médecine interne et plus particulièrement ophtalmologie mais aussi l’art dentaire)  étendre notre périmètre d’action sur des zones moins enclavées et moins déshéritées : en privilégiant alors la venue d’un ou deux bénévoles ANIMA sur un petit hôpital (celui de Thionk-Essyl) ou un poste de santé important (Kafountine tenu par un infirmier diplômé). Une sélection préalable de patients permettrait que ceux-ci soient vus dans le cadre de la spécialité par les médecins « toubab » aux côtés du médecin ou de l’infirmier local… Dans cette optique une mission opératoire ophtalmologique est en préparation qui travaillera  sur l’hôpital de Bignona ainsi que –dans un souci de décentralisation– sur celui de Thionk-Essyl, afin d’opérer les cataractes, pterygions et autres trichiasis diagnostiqués lors de notre mission de mars dernier . Nous vous rappelons  que nous avons signé un contrat de partenariat avec cet hôpital de Bignona dans le domaine de l’optique.

Autre point essentiel quant à notre philosophie  nous voulons privilégier la formation des soignants et l’éducation sanitaire des populations
⁃    Lors de nos missions itinérantes sur les îles de Basse Casamance nous assurons  une formation du soignant en compagnonnage sur le terrain aussi bien sur le plan diagnostic que thérapeutique. Lors de ces activités de soins en médecine générale, en art dentaire, en médecine spécialisée, nos pharmaciennes et infirmières concourent également à cette formation.
⁃    Nous rappelons à ces patients ainsi pris en charge que notre but n’est pas tant de délivrer des médicaments que de pouvoir les recevoir , les interroger, les examiner dans le but de  leur proposer un diagnostic et un pronostic, en précisant la gravité éventuelle de leur mal et si leur état nécessite ou non des examens complémentaires. Ce n’est qu’alors que nous pouvons prescrire des traitements: nous possédons nombre de médicaments mais ne pouvons pas toujours assurer la délivrance complète de notre propre ordonnance. Nous indiquons alors  où et comment se procurer les produits manquants ou bien ceux destinés à poursuivre le traitement par la suite.
⁃    Les médicaments et consommables proviennent de nos achats sur place chaque fois que cela est possible mais sont aussi  apportés par les voiliers qui en assurent l’acheminement. C’est ainsi que TULIPE nous octroie  gracieusement chaque année plusieurs cantines. Les achats à la CHMP sont aussi une solution mais les nouveaux protocoles qui nous contraignent à passer par un transitaire ne nous facilitent pas les choses.
⁃    Les MNU (médicaments non  utilisés sont désormais interdits de récupération et d’envoi vers les pays que nous soutenons et il n’est pas question de transgresser la nouvelle loi.
⁃    Nos activités de MÉDECINE SCOLAIRE sont essentielles pour pouvoir examiner et suivre les enfants des écoles primaires en essayant d’impliquer les  parents, les enseignants et bien sûr les soignants: à cet effet nous utilisons la brochure rédigée par les médecins de SMARA avec qui nous avons développé au Nord Mali la « Médecine à l’école » depuis neuf ans. C’est une occasion privilégiée pour entreprendre l’éducation sanitaire de tous.
⁃    En ce qui concerne la FORMATION des soignants, grâce aux revenus de « l’Atelier de Laines et de Colliers » nous attribuons des bourses aussi bien à des étudiants en médecine qu’à des étudiants infirmiers ou à des matrones, des agents de santé, des assistants-infirmiers, des aides-opticien en formation. En contre partie nous demandons  à ces étudiants de venir travailler en brousse soit pendant leurs études soit ultérieurement. Nous n’avons bien sûr pas  la certitude qu’une fois formés ces soignants vont rester travailler dans leur zone d’origine mais nous espérons qu’au moins ils ne quitteront pas leur pays où ils  seront des plus utiles…
En conclusion nous sommes  tout à fait conscients que nous devons évoluer et restons tout à fait disposés à écouter tous ceux qui nous soutiennent, en particulier les bénévoles qui viennent sur le terrain participer à nos actions auprès de nos amis africains!..

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