Une nouvelle fois, une tentative d’immigration clandestine en pirogue vers l’Europe vient de se terminer par un drame: quinze morts dont neuf enfants. On ne connait pas l’origine des ces malheureux mais il semble s’agir d’Africains venant de la zone subsaharienne.
Nous expliquons, lors de nos séjours en Casamance, à ces marins habitués à la vie en mer et à la navigation en pirogue combien est périlleuse la traversée…Nous essayons aussi de leur faire comprendre que leur venue n’est pas souhaitée en Europe et qu’ils risquent vraiment de « galérer » mais rien n’y fait. Il suffit que l’un d’entre eux réussisse l’aventure et parvienne à s’implanter en France, en Italie ou en Espagne pour donner envie à ceux qui sont restés au village d’en faire autant. Un migrant qui envoie de l’argent à sa famille peut faire vivre ainsi une vingtaine de parents lesquels ne se rendent pas toujours compte que leur pourvoyeur de fonds mène, loin de son village, une vie toute difficile!…
Des mères au Sénégal ont fondé des associations pour décourager leurs enfants de tenter une telle aventure et pour leur dire combien leur pays a besoin d’eux même si la vie n’est pas rose tous les jours…
La semaine dernière, j’ai reçu d’Espagne un appel téléphonique d’un président de comité de santé avec qui nous avions travaillé dans son village pour améliorer le fonctionnement de la case de santé…Nous étions convaincus qu’il allait faire du bon travail et permettre à ses concitoyens de mieux se soigner…Comme il a la volonté, « la pêche », il a décidé de partir…Il n’a pas de travail, pas encore dit-il, mais dans son village tout le monde pense qu’il gagne désormais confortablement sa vie et va pouvoir adresser régulièrement par Western Union des sommes rondelettes…
Une pirogue sur la Casamance qui assure le transport des personnes et des marchandises depuis Ziguinchor sur les îles.
Nous vous renvoyons à la publication de MDM (Médecins du Monde): Migrations de l’espoir au désespoir
http://www.medecinsdumonde.org/fr/publications/les_rapports/migrations_de_l_espoir_au_desespoir