Une dentiste en Casamance suite 5

Nous poursuivons le récit de Sally dont vous pouvez lire les cinq premiers chapitres en remontant au fil de ce blog…

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Au cours de la mission, nous avons donc pratiqué, dans des conditions pas toujours faciles, une activité de consultations dentaires pendant lesquelles nous avons fait face à 432 patients. Nous avons extrait 766 dents, fait 571 soins conservateurs et 116 détartrages.

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Nous avons fait tous les soins dentaires avec des instruments manuels. Les détartrages ont été effectués à l’aide de curettes. A noter que, hormis les énormes dépôts tartriques parfois observés dans certaines bouches, les patients avaient souvent plus de tartre d’un côté que de l’autre, ce qui est dû au fait qu’ils ne mâchent que d’un seul côté et que la salive ne stimule donc pas l’autre. Nous avons enlevé les caries avec des excavateurs et posé des ciments verres ionomères qu’il fallait mélanger avec une spatule sur un bloc dans les cavités à l’aide de fouloirs.

Avant de procéder aux extractions, nous avons fait des anesthésies, locale ou régionale au cas par cas. Nous avions à notre disposition des syndesmotomes et des élévateurs, ainsi que des daviers, mais souvent ils ne restaient plus que des racines qu’on n’arrivait à enlever uniquement grâce aux élévateurs. Après l’avulsion, nous avons réalisé un curetage alvéolaire et fait mordre les patients sur des compresses pour assurer une hémostase. Dans quelques cas, nous avons procédé à des sutures gingivales. Dans de rares cas, il fallait recourir à un groupe électrogène pour pouvoir opérer des dents incluses ou ankylosées. Lors des avulsions, nous avons systématiquement prescrit des antibiotiques et des antalgiques que les patients sont allés chercher chez les pharmaciennes.

 

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Nous avons vu quelques cas plus graves, où des fistules s’étaient formées au niveau de la mandibule à cause d’une infection dentaire qui n’a pas pu être prise en mains suffisemment à temps. Dans ces cas, il fallait bien évidemment enlever la dent en cause, cureter la fistule, faire un traitement local de Bétadine et associer de fortes doses d’antibiotiques.

Souvent, les patients, et surtout les personnes âgées, ne sont pas rendu compte que les chicots qui leur restaient en bouche risquaient de s’infecter, et des fois ils étaient même contre l’avulsion de ces dents, parce qu’ils pensaient qu’elles leur servaient toujours pour manger. Parfois il fallait vraiment des forces de conviction pour leur faire comprendre et changer d’avis. Mais nous étions obligés d’enlever toutes les dents sources d’infection.

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A noter que dans notre matériel faisaient défaut les instruments à traitement endodontique ce qui aurait pu éviter l’une ou l’autre avulsion. Il faudrait rdemédier à ce manque lors des prochaines missions.

Bien sûr, nous avons tenté de conserver un maximum de dents, mais l’extraction était souvent malheureusement inéluctable. Ceci était particulièrement grave quand il s’agissait des premières molaires définitives chez les jeunes enfants. Certes, voir des dents temporaires cariées à tel point de devoir être avulsées, fait aussi mal au cœur, mais à ce moment il est encore temps d’expliquer les moyens de prévention aux enfants et aux parents pour éviter ces pathologies au niveau des dents permanentes.

A signaler ici encore la facilité pour les enfants de certains villages de se procurer auprès des multiples épiceries bonbons et gâteaux et dont l’état bucco-dentaire en fait preuve.
ANIMA

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